Kaunas (Lituanie): retour sur l’expulsion du squat Žalias Namas

Samedi 27 juin à Kaunas, le squat d’activités Žalias Namas (« la maison verte ») a été expulsé. Cela faisait environ six mois que le squat proposait des activités publiques.

Ce samedi, alors que quelques squatteur-euse-s et invité-e-s préparaient un dîner dans le squat, une personne se présentant comme responsable du « projet de démolition » de la maison est arrivé et leur a ordonné de quitter les lieux. Face au refus des personnes présentes, ce « responsable » a appelé la police. Les squatteur-euse-s ont alors reçu l’ordre de partir sous 24 heures, sous peine d’inculpation judiciaire. Et sans même attendre ces 24 heures, les flics sont revenus en disant simplement « vous êtes sur une propriété qui ne vous appartient pas, alors soit vous partez maintenant soit vous serez arrêté-e-s ». Cette fois, les squatteur-euse-s ne se sentant pas suffisamment nombreux-euses, ils-elles sont parti-e-s. Le proprio a précisé qu’il garderait un oeil sur la maison de manière à s’assurer que personne ne puisse plus l’occuper…

La vieille maison en bois devrait être détruite à l’automne prochain pour laisser place à de luxueux appartements…

Avant de devenir un squat d’activités, Žalias Namas était laissée à l’abandon depuis plusieurs années. Ouvert en mode centre social, Žalias Namas proposait un infokiosque, une zone de gratuité, des repas gratuits, des concerts non-commerciaux, un atelier vélo, des projections de films, des lectures et des discussions. Lors des premiers jours de mai, s’y est tenu le Kaunas Karnival, consacré à des questions comme le « droit à la ville » ou encore les espaces autonomes. Žalias Namas a été visitée par des étudiant-e-s, des voisin-e-s, des musicien-ne-s, des familles, des personnes sans abri, des gens de Kaunas et d’autres villes de Lituanie. Plusieurs voyageur-euse-s y ont été hébergé-e-s gratuitement.

Kaunas manque d’espaces sociaux non-commerciaux.
La ville est pleine de bâtiments abandonnés et de personnes sans abri. Des tas de gens ont des jobs sous-payés et lâchent presque tout leur salaire pour pouvoir payer leur loyer et autres charges.
Une ville pleine de vieux bâtiments en bois ne devrait pas avoir à se transformer en ville à gratte-ciels luxueux, et ne devrait pas non plus remplacer les espaces communs d’entraide et d’amitié par des rapports marchands aliénants.

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[Traduction partielle d’un texte publié en anglais le 4 juillet 2015 sur le blog du collectif Egzilis.]