Nous, habitants, habitantes, migrant-e-s occasionnel-lle-s ou permanent-e-s, sympathisant-e-s nomades, amateur-trice-s de grelinettes, scelérat-e-s mélomanes, ou végétophiles invétéré-e-s, avons décidé, en ce mois d’aôut finissant, de sortir des fourrés populeux et accueillant du Jardin des Lentillères, pour porter notre vindicte, au coeur même de ce pouvoir aussi fasteux dans ses apparences, que misérable dans ses desseins.
Depuis 5 ans, potagers, parcelles et zones maraîchères en tout genre, se sont accumulé-e-s et étendu-e-s, prenant souvent le contre-pied de médiocres tentatives de transmormer ces terres fertiles, en champs de ruines.
Caravanes, cabanes, abris, grange aménagée, marchés rouges ou soirées loufoques ont fait de cet endroit un lieu convivial et déterminé, déterminé à ne laisser qu’a ceux et celles qui viennent le faire vivre le choix de ses lendemains.
Une vitalité inédite s’exprime là où la spéculation habituelle devait s’emparer de quelques hectares abandonnés à la lisière de la ville.
N’est-il pas odieux que le Grand Dijon prétende encore décider de s’occuper du destin des terres et du bâti dont nous prenons soin depuis plusieurs années ?
N’est-il pas insupportable que le Grand Dijon prétende étendre à toutes choses l’atmosphère glaciale de ses maquettes de résidences éco-responsables ?
Aujourd’hui, organisant le vide pour mieux s’imposer plus tard, la mairie détruit une à une les maisons situées sur le pourtour de la parcelle occupée. Contrariant ce projet, l’une de celles qui étaient vouées à une démolition iminente a été investie il y a plus d’un an, cette maison s’appelle La Cyprine.
En dépit des menaces d’expulsion qui planent sur ses occupants et occupantes, nous sommes venu-e-s affirmer qu’elle sera défendue coûte que coûte.
La défense du Quartier des Lentillères a commencé.
Dijon, le 28 août 2015.