Saint-Martin-d’Hères (38): quand expulsion et violence policière vont de pair

Lundi 2 janvier 2017, un goûter était organisé devant une maison située 47 avenue Jean Jaurès à st-Martin-d’Hères. Cette maison était vide et inoccupée depuis plus d’un an. Le goûter était l’occasion de montrer notre soutiens aux personnes présentes à l’intérieur depuis le 28 décembre 2016. Après une demi-heure de goûter, le premier fourgon de la police nationale arrive, suivi de peu par une voiture de la police municipale de st-Martin-d’Hères. Comme vous le savez sûrement, au titre de l’article 102 du code civil, le domicile de quelqu’un est le lieu où il établit son habitation principale, où il reçoit son courrier. Bref là où il vit et ne peut pas en être expulsé sans une procédure juridique contradictoire au tribunal d’instance. Par conséquent on ne peut donc pas le mettre à la rue du jour au lendemain.

S’ensuivent deux longues heures d’attente où un dispositif policier se met en place petit à petit sous nos yeux : 3 fourgons, 1 voiture, la municipale, un encravaté de la mairie… soit au total une trentaine d’agents pour une vingtaine de personnes dangereusement armées de chocolat, gâteaux et autres jus de fruits.

Comme à leurs habitudes, les agents du maintien de l’ordre n’ont pas hésité à blaguer et à insulter les personnes en soutien. La violence dont ils ont fait preuve par la suite était tout juste dissimulée dans leurs propos.

Tels des malfaiteurs ils ont attendu la nuit pour faire leur besogne, molester et blesser des personnes. A noter que la lampe n’est pas là pour éclairer le travail de la police mais bien pour empêcher la prise d’images de leur intervention quand une des personnes venues en soutien à été prise à partie par 4 flics (coups de poing dans les cotes, chassé dans les genoux, coup de matraque au niveau des poignets…), les autres dispersant à coup de gaz lacrymogène les convives.

Au final, les personnes à l’intérieur de la maison sont sorties sans violence (du moins physique) et emmenées au commissariat, elle ressortiront quelques heures plus tard, quant au camarade « un peu chahuté » dira la version policière il est emmené aux Urgences et passera les 24 heures suivantes en garde-à-vue.

Il n’est plus besoin de rappeler qu’aujourd’hui encore environ 2000 personnes sont à la rue sur l’agglomération grenobloise quand plus de 4000 logements restent vacants faisant le bonheur des promoteurs immobiliers spéculant sur le mal-logement.

[Publié le vendredi 6 janvier 2017 sur Indymedia-Grenoble.]