Communiqué de l’association Droit Au Logement de Gironde D.A.L. 33
Jeudi 26 janvier 2017 s’est tenu le deuxième procès en appel des prévenu-e-s du D.A.L.33 dans l’affaire dite « Planterose », du nom de la rue où se trouvait le logement vacant occupé par des humains sans abris en juillet 2013.
Poursuivis depuis trois ans pour violation de domicile et installation de familles étrangères, ils risquaient jusqu’à un an de prison et 15000 euros d’amende.
Condamnés par deux fois déjà, la cour de cassation avait été saisie par trois d’entre eux et celle-ci leur avait donné raison : les condamnations prononcées s’étaient faites sans preuve.
Ce 26 janvier, une cinquantaine de personnes se rassemblent en soutien devant le tribunal, place de la République à Bordeaux.
A 14h30, les débats commencent, sous l’œil sévère d’un Christ en croix, peint dans la salle d’audience ( !).
Que pouvait-on donc attendre de ce nouveau procès quand on a assisté lors des précédents à une justice expéditive – et donc sans fondement ? L’Avocat Général allait-il sortir de son chapeau des preuves toutes faites, lui qui avait requis et obtenu – deux ans auparavant – et avec le même dossier -, 3 mois de prison avec sursis et 8000 euros d’amendes ?
Coincé par l’arrêt de cassation et dans l’impossibilité de trouver dans les pièces et interrogatoires consignés le moindre début d’un commencement d’une preuve de culpabilité, muet pendant toute la durée de ce second appel, il se leva, visiblement fatigué, pour faire part de ses constatations. Là où il avait trouvé motif à condamnation, après sans doute une relecture plus attentive, il n’y avait finalement plus rien, plus aucune raison de mettre en prison ou à l’amende des prévenu-e-s sans aucun doute innocent-e-s.
Il ne pouvait donc que requérir la relaxe !
Même si le soulagement est là, cette annonce laisse tout le monde médusé.
Car pourquoi ces deux condamnations injustes jusqu’à présent prononcées, puisque le dossier est le même ? Qui s’acharnait ainsi à poursuivre, coûte que coûte (parce qu’enquêtes, perquisitions, saisies, interrogatoires, procès, c’est beaucoup d’argent public) des innocents ?
Contre toute attente, c’est du défenseur de Mme Lagrenaudie, propriétaire mais non résidente du logement rue Planterose, que devait venir la réponse. Selon lui, la situation de sa cliente avait ému son voisinage, la Mairie de Bordeaux et… jusqu’à l’Elysée où il n’avait pas été question de laisser cela dégénérer !
Un procès politique donc comme nous le dénonçons depuis trois ans et dont le seul but semblait d’abattre une association non-institutionnelle, active et réactive, indépendante, auto-financée et ne pratiquant jamais la langue de bois, surtout pas quand il s’agit de mettre les pouvoirs publics face à leurs responsabilités et contradictions !
Les plaidoiries des avocats concluent cette audience, rappelant que la vacance du logement réfutait la violation de domicile, que l’expulsion des familles s’était faite en toute illégalité, que la rumeur et les on-dit ne pouvaient être pris pour vérité, qu’il était grand temps que cet acharnement poltico-médiatico-judiciaire cesse et qu’il convenait que l’Etat dédommage les prévenu-e-s pour le caractère abusif de leur poursuite.
A 17h30, prévenu-e-s et soutiens quittent le tribunal, soulagés donc mais sur leur garde, rage au cœur en pensant à la condamnation définitive des deux autres camarades qui n’avaient pas eu les ressources de se pourvoir en cassation, l’innocence brisée au pilori d’une justice de classe.
Le délibéré sera rendu le 9 mars prochain à 14h.
D’ici là et bien après, nous ne lâcherons rien !
Non à la criminalisation de nos solidarités !
Pour toutes et tous, un toit, c’est un droit !
Des squats à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/country/FR/squated/squat
Des squat expulsés https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/country/FR
Des événements à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/events/city/Bordeaux
Communiqué publié sur https://www.droitaulogement.org/2017/01/proces-du-d-a-l-33-la-relaxe-requise/