Lagos (Nigeria): plus de 5 000 personnes expulsées de leur logement en un week-end

Le vendredi 17 mars 2017, la police et l’armée nigériannes ont procédé à une opération de destruction-expulsion de logements d’une ampleur inouïe, avec un résultat assez horrible puisqu’apparemment près de 5 000 personnes ont perdu leur logement en un week-end, toutes habitantes du bidonville d’Otodo-Gbame, situé à Lagos, capitale du Nigeria.

Lors de cette intrusion policiaro-militaire, de violents affrontements éclaté, les habitant-e-s s’opposant aux forces de l’ordre avec leurs faibles moyens et leur colère immense.

L’État justifie évidemment son opération de destruction par l’illégalité des habitations de fortune visées. Car au Nigeria comme ailleurs, il n’est pas illégal de vivre dehors, sans logement ni rien ; ce qui est illégal, c’est d’occuper un terrain ou un logement qui est une “propriété privée” (ou “d’État”, ce qui revient à peu près au même). Ce qui est illégal, ce n’est pas de dominer et d’écraser les autres en bénéficiant d’un système qui produit toujours plus d’inégalités socio-économiques, ce qui est illégal c’est d’essayer de survivre par ses propres moyens.

Coups de feu, gaz lacrymogènes et bulldozers ont fait partie des moyens utilisés par les forces de l’ordre pour venir à bout de leur opération.

Des associations de défense des droits de l’homme ont même indiqué que les autorités de la ville de Lagos ont ignoré une ordonnance du tribunal interdisant l’expulsion forcée des résidents de cette zone…

En novembre dernier, déjà, c’est plus de 30 000 personnes qui avaient été expulsées d’Otodo-Gbame ! Certain-e-s étaient resté-e-s sur place et avaient reconstruit leurs logements, sans aucune perspective de pouvoir se loger ailleurs.

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[Sources: AP | Al Jazeera | Punch.]