Grenoble: appel à soutien pour les exilés du village olympique sans logement

Rassemblement suite à une nouvelle occupation
Ce mardi deux mai 2017 à 17 heures au 1-3 rue Aristide Berges à Grenoble.
Venez nombreux·ses !

Nous vivons depuis quelques jours au 1-3 rue Aristide Berges à Grenoble.

Nous sommes tous des exilés venant de plusieurs pays d’Afrique. Les guerres, la répression politique, les conflits religieux, l’homophobie, l’insécurité et d’autres formes de persécution, nous ont forcé à quitter nos pays. Nous sommes venues en France pour chercher la protection de l’État français. Nous avons choisi la France car c’est un pays de droits comme l’atteste sa devise « Liberté, Égalité, Fraternité ».

Nous avions confiance d’y trouver asile.

Cependant, malgré l’obligation de l’État de nous héberger, nous nous sommes retrouvés à la rue. Nous avons dû trouver une solution par nous-mêmes et c’est la raison pour laquelle nous nous sommes installés au squat du VO, où plusieurs d’entre nous ont habité pendant plus de quatre ans. Le 15 mars, un incendie s’est déclaré alors que le bâtiment était privé d’électricité depuis trois semaines. Le CROUS de Grenoble et la préfecture ont été informés de ces conditions, et surtout des risques de nous laisser vivre sans électricité. Malgré nos informations et nos demandes, rien n’a été fait pour améliorer la situation. Dans l’urgence, des solutions de relogement temporaires ont été proposées par la ville de Grenoble : d’abord dans un gymnase puis dans des hôtels pendant plusieurs semaines. Notre hébergement se termine le 12 mai et rien n’est prévu pour la suite.

Sans solution pérenne d’hébergement proposée par l’État, nous avons décidé d’occuper illégalement un nouveau lieu pour y vivre. Ensemble, nous avons fait ce choix pour dénoncer la non-prise en charge de l’hébergement par l’État, qui ainsi, veut décourager les étrangers de demander l’asile en France. De ce fait, un premier bâtiment abandonné a déjà été occupé mais il a été brutalement expulsé par la police au bout de quelques jours.

Notre acte est illégal, tout comme l’action de l’État qui ne nous héberge pas. Notre décision est pourtant légitime car nous avons droit, comme toute personne, à vivre sous un toit. Nous voulons rappeler que parmi nous vivent des familles, des enfants, des femmes seules.

Nous cherchons aujourd’hui votre mobilisation pour dénoncer à nos côtés cette situation inacceptable. Nous avons besoin de soutien pour protéger notre nouveau lieu d’habitation car il constitue la seule solution d’hébergement pour nous.


Avec le soutien de : RESF 38, RUSF 38, Assemblée des Mal-Logé·e·s des Locataires et des Sans-Toits, Solidaire Isère, Centre LGBTI, A Jeu Égal, DAL 38, Logement Hébergement, CISEM, CSRA, CIIP, Patate Chaude, CGT Sans-Papiers 38, ADA, CNT SSCT 38, CNT STICS 38, CNT éducation 38, Bloc 3, FUIQP 38, CDATM, LIFPL, Ras l’Front 38, LDH Isère

[Publié le 13 avril 2017 sur Indymedia-Grenoble.]