Ce matin (16 août), huissier, flics, déménageurs et serruriers sont venus expulser l’artiste Henri Taïb, occupant d’une maison située au bord de la voie ferrée de la Petite Ceinture, au niveau du 17 rue Florian (Paris XXe). Cette maison accueillait également les activités de l’association Esel (Ecole spéciale des espaces libres), consistant à développer un jardin participatif et d’agriculture urbaine en bordure de la voie ferrée. C’était aussi un lieu de rencontres ouvert sur le quartier.
La maison appartenant à la SNCF, l’artiste et l’association avaient pu bénéficier pendant des années d’un bail précaire, avant que le loyer n’augmente de manière délirante. Dans l’impossibilité de payer, ses occupant-e-s étaient sommé-e-s de quitter les lieux avant le 3 avril dernier, ce qu’ils/elles ont refusé.
Cette expulsion -intervenant en plein milieu de l’été afin de limiter tout potentiel soutien- nous rappelle que derrière les beaux discours écologisants des pouvoirs publics sur le « vivre ensemble », les politiques mises en oeuvres n’obéissent qu’à la logique marchande [1]. On ne sait pas encore ce que vont devenir la maison et le jardin, mais dans ce quartier en voie de gentrification accélérée on se doute que la SNCF (probablement en lien avec la mairie) trouvera un moyen de valoriser financièrement cet espace d’une manière ou d’une autre…
Ne laissons pas nos quartiers aux mains des investisseurs et des promoteurs immobiliers, organisons-nous entre habitant-e-s pour défendre et créer de nouveaux espaces libres !
Des voisin-e-s solidaires
Note:
[1] Juste à côté, la salle de concert voisine la Flèche d’or a par exemple été rachetée il y a peu par la chaîne de pubs irlandais O’Sullivans, avec la bénédiction de la mairie…
[Publié le 16 août 2017 sur Paris-Luttes.info.]