Le mercredi 13 septembre au soir, un groupe d’indígenas Guaraní ont occupé le sommet du Parc Régional du Jaraguá, point le plus haut de la ville de São Paulo, où sont installées d’immenses antennes-relais de télécommunication. L’action a été réalisée contre le décret 683 promulgué récemment par le Ministère de la Justice, qui prévoit de réduire la dimension du Territoire Indien du Jaraguá, impliquant l’expulsion d’une partie des indígenas qui y vivent.
Ce décret correspond aux intérêts du gouvernement de l’État de São Paulo qui prévoit de privatiser une partie de la zone comprise entre le Parc Régional et le Territoire Indien du Jaraguá afin d’y implanter des projets d’écotourisme et d’exploitation forestière.
Le vendredi 15, le groupe occupant le Parc Régional a coupé le signal de transmission des antennes qui émettent à la fois les signaux de téléphonie mobile et de télévision pour les alentours. Certaines de ces antennes sont aussi réservées à l’usage de l’armée et de la Compagnie des trains urbains de la ville (CPTM).
Près de 600 000 personnes habitant la Zone Nord de São Paulo et les villes les plus proches ont été affectées par l’action, tandis que la Police Militaire accompagnait la situation à distance. Le lendemain, le gouvernement de l’État de São Paulo a reculé et s’est engagé à ne plus expulser les Guaranis du territoire du Jaraguá, à ne pas privatiser le Parc Régional et à ne pas poursuivre les personnes impliquées dans l’action.
Par le biais d’un communiqué, les Guaranis du Jaraguá ont affirmé qu’ils/elles restaient mobilisé.e.s et poursuivaient la lutte malgré les promesses des “gouvernants jurua (blancs) qui ne se lassent jamais de nous tromper”. Le communiqué a été publié en portugais sur Squat!net et peut être lu ici.
[Sources : Comissão Guarani Yvyrupa (Facebook) | G1 | Instituto Socio-ambiental | Vice.]