Nantes: communiqué à propos de l’occupation du Château du Tertre

– Résumé des ces derniers jours d’occupation
– Point juridique – convocation au tribunal de Nantes
– Point sur l’état du Château et des négociations

Lundi 4 décembre: RDV 11h devant le Tribunal administratif pour soutenir les personnes convoquées.
Puis pique-nique au château du Tertre !

Mercredi : manifestation, RDV Bouffay à 17h30 pour soutenir les occupations, soutenir la lutte des Mineurs Isolés Etrangers !

Tous les jours : venez nombreux.ses soutenir la lutte, donner, échanger, participer à Censive et au château occupé.

Résumé des ces derniers jours d’occupation:

– Dimanche 26 novembre, fin d’après-midi : prise du Château du Tertre.
– Dans la nuit de dimanche à lundi et lundi matin, nous avons discuté avec les représentants de l’Université qui sont venus dans la nuit pour « comprendre les motifs de l’occupation ».
– Lundi soir, conférence de presse qui regroupe énormément de personnes différentes et des soutiens de toutes parts suite à la décision de la présidence qui veut nous expulser du Château.
– Mardi 28 novembre, un huissier est passé pour faire un état des lieux.
– Mercredi 29 novembre, l’eau et le chauffage sont établis.
– Jeudi 30 novembre, malgré l’interdiction du président concernant la soirée de soutien, celle-ci s’est magnifiquement bien déroulée.
– Vendredi matin, l’entreprise IDEX est venu couper l’eau et le chauffage à 8h30 alors que des mineurs dormaient dans le château.
– La présidence est venue par la suite, Laboux en personne après 10 jours de silence vient nous rencontrer, il exige qu’on parte sans délais du Château et entame une procédure administrative pour évacuer les lieux.

Point juridique :

– Samedi 2 décembre, nous avons reçu les convocations concernant toutes les personnes qui ont donné leurs noms, pour le Château et Censive. Les convocations appellent à une audience au tribunal administratif le lundi 4 décembre à 11h.
– C’est une procédure d’urgence qui a été enclenchée, ce qui ne présage rien de bon pour la suite et annonce dès lors – plus clairement – la véritable teneur des intentions de la présidence contredisant l’ensemble de sa communication polissée et hypocrite.
– Aussi nous apprenons que la procédure administrative entreprise par la présidence de l’Université concerne l’occupation du Château mais aussi l’occupation des salles de Censive. Cela va à l’encontre de ce que nous a communiqué la présidence, parlant de tolérance vis à vis de Censive et de fermeté pour le Château.

Concernant le Château :

Les principaux arguments de Saint Laboux, protecteur des mineurs isolé.e.s étrangers :
« C’est dangereux, le château n’est pas aux normes, tout problème sera sous ma responsabilité. »
« On ne peut pas mettre du chauffage et de l’eau car ça impacterait les autres bâtiments et cela causerait des problèmes de gestion… »

– Est-il prioritaire de chauffer des locaux semi-vides ou de chauffer des bâtiments dans lesquels des gens dorment ?
– Concernant les « normes »: nombre de personnels de l’Université de Nantes y travaillaient tous les jours. En octobre il y avait encore du personnel dans ces locaux (source Presse-Océan).
Le Château était-il aux « normes » à ce moment-là ?
– M. Gastineau (directeur de cabinet adjoint) a indiqué lui-même: « ah si tous les bâtiments publics/universitaires étaient aux normes… on le saurait ».
– La rue est-elle suffisamment aux « normes » pour accueillir des jeunes exilé.e.s à la rue ?

Concernant les déclarations de Saint Laboux, bienfaiteur des MIE :

Après plus de 10 jours d’occupations, M. Laboux, président de l’Université de Nantes a dénié nous recevoir malgré une volonté explicite de le rencontrer. Nous avons eu affaire à ses délégués, ses suppléants. Pendant que le président Laboux préparait sa stratégie, sa communication, pour pouvoir faire bonne figure, apparaître au mieux devant la presse pour se présenter comme un bienfaiteur touché par les conditions des MIE. Ainsi il a pu préparer le terrain pour une expulsion en faisant le moins de bruit possible, en coulisses :

Proposition n°1 : des jeunes inscrits gratuitement à l’Université s’ils ont déjà un diplôme leur donnant accès aux études sup’…
Proposition n°2 : ces fameux jeunes qui seraient inscrits à l’Université auront possiblement accès à un logement CROUS dans la limite de 40 personnes et à partir du 1er février.

Nos réponses :
Nous rappelons à Saint Laboux que nous luttons avec des mineurs qui n’ont ni l’âge ni les moyens d’avoir accès au bac (ou à un diplôme équivalent). L’inscription à l’Université qui donnerait possiblement accès à un de ces logements, dans les limites disponibles de 40 places, ne répond donc en rien à nos revendications. Ces dispositions auraient dû être prises il y a bien longtemps.
Sous réserve de quitter le Château, il accèderait à certaines de nos requêtes : ouverture de la dernière salle de l’aile de Censive occupée, et annonce d’une date butoir pour donner des gages de stabilité aux jeunes exilé.e.s.
L’équation est tronquée, on nous promet une salle et une date butoir pour Censive, contre le grand Château (888m2) avec 20 pièces. Cela n’a rien d’équitable.

Ailleurs, la lutte avec les exilé.e.s se développe :

Partout en France de manière inattendue, une dynamique s’est lancée, se prolonge, tente de s’ancrer pour lutter avec des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s et tisser des liens de solidarité entre nous.
Mais au delà de ça, de plus en plus d’étudiant.e.s et de travailleur.e.s se lèvent pour lutter aux côtés des exilé.e.s, qu’il s’agisse de mineur.e.s, de majeur.e.s ou encore de familles.
Réponse des pouvoirs publics : la police. Des expulsions hors de frontières, des expulsions de lieux occupés, la mise à la rue des exilé.e.s, des matraques, du harcèlement policier, des condamnations en justice pour les personnes solidaires.
Des membres de la CGT d’Air France refusent de faire décoller des avions pour s’opposer aux OQTF (obligations de quitter le territoire français).
Des réseaux de solidarité se tissent (réseaux d’hébergeurs solidaires, etc.).
A Lyon, un amphithéâtre est occupé, à Poitiers des salles ont été occupées puis expulsées par la police, à Marseille des écoles, une église occupées. À Toulouse un hôtel a été occupé, à Nantes l’ancienne école des Beaux-Arts (expulsée par la police), des salles de cours, un Château sont occupés, à Brest une grande maison est occupée, à Montpellier une ancienne EHPAD est occupée, à Clermont-Ferrand le « 5 étoiles » est occupé.

[Publié le dimanche 3 décembre 2017 sur Indymedia-Nantes.]