Mardi 19 décembre 2017, une opération d’expulsion visant plus de 150 personnes a commencé à Cayenne, en face du jardin botanique, au dénommé « squat de l’Afpa ». Selon les autorités, les installations vétustes doivent être détruites pour laisser place à de futures opérations d’aménagement.
Camions militaires, fourgonnettes de police, agents municipaux… C’est l’unité du côté répressif, pour jeter les indésirables les plus en galère hors de chez eux.
Deux terrains, l’un hébergeant les anciens locaux du centre de formation professionnelle et appartenant à un liquidateur judiciaire, et l’autre racheté il y a sept ans par la Siguy, sont concernés. Selon la préfecture, 150 habitant-e-s seraient concerné-e-s directement par l’opération d’expulsion. En situation régulière ou non, certain-e-s quittent les lieux, d’autres restent et n’ont aucune intention de partir. Aucune intention, et aucune possibilité de se loger ailleurs. D’autres, pris au piège du dispositif répressif en rentrant chez eux dans la matinée, se sont vus refuser l’accès par les forces de l’ordre, empêchés de récupérer leurs affaires.
D’après le directeur de la Siguy, « un jugement d’expulsion a été rendu il y a quelques années déjà. Un terrain en friche comme celui-ci, en centre-ville, ne peut pas rester un squat. Les voisins se plaignaient du bruit et des activités illégales que cela générait. Les gens ont été prévenus vendredi que l’huissier ferait libérer les lieux aujourd’hui. » Des arguments toujours aussi peu convaincants…
Vers midi, selon un premier bilan, 21 personnes en situation irrégulière avaient été placées en rétention administrative, et 12 familles avaient pris contact avec le pôle social pour être relogées. Deux maisons avaient déjà été détruites…
En Guyane comme ailleurs, c’est toujours les plus pauvres qui morflent.
[Source: France-Guyane.]