33e lieu expulsé sur Notre-Dame-des-Landes depuis le 9 avril 2018. Communiqué de l’Ancre noire.
L’Ancre Noire a été expulsée – rien n’est fini, tout commence #NDDL
L’Ancre Noire a été expulsée dans la foulée pendant la “trêve” que la délégation de l’assemblée des usages (organe du pouvoir bureaucrate sur la zad) a mendié à la Préfecture la semaine dernière, en échange de quelques formulaires légalistes – les mêmes que les sbires de l’État tendaient à la main des arrêté.e.s de la semaine dernière, en guise de blague de mauvais goût qui devient de plus en plus une réalité – « ce papier est le prix qu’on donne à ta liberté ».
L’État, on sait bien ce que c’est et ce que ça fait aux gens et espaces qui nient son emprise, depuis le début de son histoire. Les rebelles, dont ces gens et ces espaces (qui quelques fois représentent aussi des nouveaux ou anciens États), ont aussi une historique tendance à s’affronter, à poser des conséquences face aux offensives de l’État jusqu’à son collapse, ou jusqu’à à leur disparition ou assimilation.
Du coup, en parlant d’assimilation, on tient à dire que cette assemblée des usages et ses délégations font partie du spectacle institutionnel dégradant qui se déroule sur la zad depuis au moins un an, depuis la reddition progressive de la route des chicanes (chantiers de “nettoyage autogéré” de mars et décembre 2017, et chantier de la DDE avec occupation policière légitimée par l’AG des usages de janvier à mars 2018), depuis le comité de médiation pour l’abandon de l’aéroport (octobre 2017 – janvier 2018) jusqu’aux actes de torture le soir du 20 mars infligés à un ami à nous par les mains et coffres de bagnole de certains enfants de Toni Negri (suite à un symbolique et sympathique sabotage de la route fraîchement restaurée), quelques repentis basés sur zone et organisés sous la bannière du CMDO à la zad – et plus généralement dans le parti imaginaire français – qu’on appelle ici à se dissocier et bannir définitivement de tout espace dit “libéré”, “occupé” et “auto-organisé” – dans la région, dans l’État français, et internationalement. A son temps, ces noms et ces faces seront rendus publics (encore plus), pour dissuader d’autres coups à la bolchevique dans le futur.
On fait appel ici aux camarades des espaces se déclarant antagonistes, partout dans l’État français et ailleurs, à ne plus héberger et s’organiser avec des tels personnages, meneurs d’une institutionnalisation fracturante dans le mouvement révolutionnaire, et d’actes d’agression de teneur corporative – de collaboration avec les intérêts répressifs et politiques de l’État.
On tient aussi à dire que début février, les occupant.e.s de l’Ancre Noire se sont définitivement dissocié.e.s de la zad institutionnelle quand les discussions pour une “envisageable” demande de légalisation des terres périphériques de la zad ont évoqué le squat. En la considérant à la fois comme foyer de beaucoup d’ami.e.s, on peut définir maintenant la “ZAD” comme une institution de plus à renverser, et un territoire de plus à libérer, avec ses logiques de pouvoir et son oppression structurelle.
On préfère tenir une existence comme des individus libres et sauvages en perpétuelle tension envers le pouvoir, tout pouvoir, de là d’où on vient, de là où on va, et surtout, de là où on est.
Toute notre solidarité aux enfermé.e.s par l’État français depuis le recommencement de la conflictualité sur la zad…
… see you in the barricades?
L’Ancre Noire, 24 avril 2018.
[Publié le 24 avril 2018 sur le blog de l’Ancre noire.]