Afrique du Sud: l’occupation Zikode Extension tient depuis plus de trois mois

Entre Germiston et Boksburg, dans l’East Rand (en banlieue de Johannesbourg), un terrain est occupé depuis le 11 mai 2018: Zikode Extension. Nous l’occupons depuis maintenant plus de trois mois. Nous résistons toujours et nous continuerons à résister.

La police continue à venir et à détruire les structures que nous avons construites, et à brûler notre matériel de construction. Il y a eu cinq arrestations et un nombre importants d’attaques policières.

Nous avons tenu le terrain à travers l’hiver[1], souvent forcés de dormir dehors. Nous sommes tou-te-s tombé-e-s malades. Nous avons fait usage d’une tente, de feux de camp, pour avoir un peu de chaleur pendant les nuits, mais nous ne pouvons tou-te-s tenir dans la tente. Parfois nous avons cramé des pneus juste pour avoir chaud pendant la nuit. Ici, il n’y a pas d’eau courante, nous devons en transporter quotidiennement.

L’occupation a été soutenue par des comrades venant de l’extérieur. Des voisin-e-s ont pris soin de nos enfants pendant que nous luttions pour l’occupation du terrain.

Nous continuons de recevoir des menaces de la part de l’ANC locale[2]. Ils disent qu’ils vont “s’occuper de nous”[3]. Voilà ce qu’ils disent. Notre mouvement subit des attaques de l’État à travers tout le pays. Notre président est actuellement “underground”[4] à cause des menaces de mort qu’il a reçues.

De plus, nous sommes maintenant constamment confronté-e-s à la Justice. Siyambusa Mpolase doit à nouveau comparaître le 31 août. Nomnikelo Sigenu également, le 4 septembre.

Nous nous battons pour la terre et la liberté. Nous ne rebroussons pas chemin. Nous ne quitterons pas les lieux.

Abahlali baseMjondolo, 22 août 2018.

Notes (de Squat!net):
[1] L’hiver se déroule là-bas de la mi-juin jusqu’à mi-septembre, l’Afrique du Sud étant située dans l’hémisphère sud.
[2] L’ANC est le parti politique au pouvoir en Afrique du Sud depuis la fin de l’Apartheid.
[3] Traduction de “they will ‘deal with’ us”.
[4] Pratiquement, en clandestinité.

[Traduction de l’anglais d’un article publié le 25 août sur en.squat.net.]