San Vicente del Caguán (Colombie): des paysan-ne-s résistent aux attaques de l’État

Fin octobre 2018, à San Vicente del Caguán, dans le département de Caquetá, des affrontements ont opposé des paysan-ne-s aux forces anti-émeute de l’Esmad. Beaucoup des 8 000 habitant-e-s du coin ont empêché les autorités d’accéder à des terres désormais déclarées « réserves naturelles » (depuis 1977), et pour cause, les familles des habitant-e-s en question y vivent pour la plupart depuis 1959 ! Contre cette menace d’expulsion, les habitant-e-s ont défoncé le bitume des routes et détruit quelques ponts que les habitant-e-s eux-elles-mêmes avaient construit.

Les flics ont brutalisé physiquement plusieurs personnes et ont fait un usage tristement habituel de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes. La route menant de San Vicente del Caguán à Balsillas a ainsi été rouverte par les flics, qui en ont profité pour arrêter une dizaine de personnes, détruire quelques habitations et balancer des lacrymos dans des maisons… sans toutefois réussir à expulser qui que ce soit. Pour le moment en tout cas.

Sacré foutage de gueule, en tout cas, de la part de l’État, qui cherche à virer des paysan-ne-s de leurs domiciles sous des prétextes écologiques, tandis que par ailleurs le pays est détruit en toute impunité notamment par de multiples projets de mines…

Solidarité et salut à tou-te-s les paysan-ne-s !

[Sources: Caracol | RCN.]