Une cinquantaine de rroms roumains vivent depuis trois ans dans des cabanes sur un terrain dit Courtade à Fontaine, entre le parking de Géant Casino et le Mac Donald. Ce terrain est dans le périmètre d’une future opération d’aménagement. Pour cette raison, il a été cédé à l’EPFL (Établissement Public Foncier Local) dont le rôle est justement d’en assurer le portage en attendant la réalisation du projet, laquelle est sans cesse différée. Les habitant·e·s de Courtade avaient eu l’assurance de ne pas être expulsé·e·s avant l’été 2019.Depuis le début, un certain nombre d’associations, coordonnées par Roms-action, accompagnent les habitant·e·s dans leurs difficultés artérielles (accès aux fluides, sanitaires, relation avec les pouvoirs publics, scolarisation) et les aident à envisager la suite (relogement, ressources…).
Plusieurs personnes ont du reste pu trouver un logement et un travail.
Différents projets réalistes ont été élaborés en lien avec les collectivités tels que :
- projet de caravanes ;
- mise en place d’un comité de suivi entre représentants des habitant·e·s, des associations et des collectivités concernées.
Ces projets ont avorté faute de volonté de la part de la mairie et de l’EPFL.
En septembre dernier, monsieur Trovero, maire de Fontaine, est revenu sur cette promesse et a demandé à l’EPFL d’expulser les habitant·e·s, en arguant de nuisances pour les riverains. De fait, l’EPFL a assigné les habitant·e·s et l’audience du tribunal de grande instance est fixée, après un premier report, au 5 décembre à neuf heures.
Pour protester contre cette décision brutale et sans réel accompagnement social ni relogement, une vingtaine de militant·e·s solidaires et de soutiens, représentant plusieurs organisations, sont intervenu·e·s lundi 26 novembre lors du conseil municipal de Fontaine et ont lu les déclaration en pièces jointes.
En réponse, monsieur Trovero a dressé un tableau apocalyptique de la situation dans et autour de Courtade : vols, bagarres, bruit, saleté, incendie, prostitution, trafic de chiens, trafic de drogue, et même trafic d’armes… Il ne manquait au tableau que le trafic d’organes.
Ajoutons à cela la non-destruction d’une chapelle − une cabane − considérée par lui comme établissement recevant du public ne respectant pas les normes.
Présentée ainsi, la situation ne pouvait que convaincre les conseillers et conseillères !
Il est toujours difficile de prouver qu’un événement n’a pas existé, mais les personnes qui connaissent bien le camp savent à quel point cette situation, présentée par le maire comme « factuelle », est soit très exagérée soit carrément mensongère, et il nous est possible de répondre à ces accusations et de témoigner si nécessaire.
Cette façon de colporter des rumeurs, de les exagérer, de les inventer, bref de hurler avec les loups, c’est déjà une attitude peu digne de sa fonction.
Mais que dire de désigner sans preuve, et collectivement, un groupe de rroms pour demander une sanction collective : l’expulsion.
Répondant à une remarque sur les droits des personnes, monsieur Trovero a du reste répondu : « Étant sur ce terrain sans droit ni titre, ils ne peuvent se réclamer du droit ! »
Tout ceci se passe de commentaire.
Suite de la mobilisation mercredi 5 décembre à 8h30 devant le tribunal.