Athènes (Grèce): visite d’une boutique de construction d’appartements de luxe…

post imageLe tourisme pousse comme des fleurs au printemps, les caméras de sécurité apparaissent comme des feuilles pour protéger les paisibles citoyens. Tout doit être clair, beau et en développement. L’apparence de la ville doit s’inscrire dans la liste d’Aegean Airlines. Les touristes n’ont pas besoin de grand-chose, quelques chaînes de magasins et cafés branchés, un bon guide pour expliquer les endroits à éviter, et quelque chose qui s’inscrit dans « l’expérience grecque authentique ». On attend avec hâte le prochain groupe de touristes qui va prendre un selfie autour de l’Acropole, et en même temps, notre quartier se dégrade lentement. Les personnes qui ne peuvent pas répondre à l’augmentation du prix du loyer sont obligées soit de trouver un autre logement pour rester, soit de se conformer aux nouvelles règles. Dans le même temps, les investisseurs aggravent la situation en achetant de vieilles maisons en cours de démolition et en construisant à leur place des lotissements de luxe. Les appartements rénovés pour des locations à court terme (AirBnB) et les espaces publics et les parcs sont privatisés en réduisant les espaces libres et ouverts. Le jeu est aussi vieux que la même ville qui suit les travaux au nom de la propriété privée. La règle est aussi simple : celui qui ne possède pas, paiera, celui qui ne paie pas sera expulsé. Les gens qui ne font pas partie de la machine capitaliste, les petits vendeurs illégaux et les sans-abri, les graffitis illégaux et les affiches politiques, la vie en général et les choses qui ne peuvent être vendues disparaîtront. Nous savons très bien que rien ne nous sera donné parce que nous ne sommes pas du côté des propriétaires. Nous savons que nous ne nous inscrivons pas même dans ce contexte capitaliste étouffant et que nous ne voulons pas suivre la logique des patrons et des investisseurs.

Le mardi 9 avril, nous avons visité une boutique (comme ils l’appellent) d’appartements de luxe, qui est dans sa phase finale d’implantation, sur la rue Kolokotroni entre Koukaki et Petralona. La rue Kolokotroni est une rue avec plusieurs maisons anciennes ou abandonnées, et il semble que les corbeaux de l’entreprise de construction de Glyfada ont des vues dessus. Lors de notre visite, nous avons mis une banderole qui disait : « LES RICHES RETOURNENT DANS VOS BANLIEUES, LE LOGEMENT N’EST NI UN LIFESTYLE NI UN PRODUIT, C’EST UN BESOIN. (A) », nous avons balancé de la peinture sur les murs fraîchement peints et la publicité de la société, écrit des slogans et fait des trous ou même complètement démoli les murs intérieurs. Néanmoins, les investisseurs insistent pour nous obliger à une deuxième visite et aujourd’hui, ils ont mis des caméras en pensant que nous allons arrêter.

LES INVESTISSEURS HORS DE NOTRE QUARTIER CONTRE AIRBNB ET LES APPARTEMENTS DE LUXE, AUCUNE ATTAQUE CONTRE NOTRE VIE NE RESTERA SANS RÉPONSE SI NOUS NE NOUS ORGANISONS PAS DANS TOUS LES QUARTIERS, NOS VILLES DEVIENDRONT DES PRISONS MODERNES.

[Publié le 27 mai 2019 sur le blog Cracher dans la soupe. Traduit par 325.nostate.net depuis Indymedia-Athènes.]