Le squat de la Grace de dieu situé au 2, rue cardinal Lavigerie à Caen été expulsé ce matin dès 6h par la police nationale sur ordre de la préfecture du Calvados. Ouvert en juillet 2019, 160 personnes vivaient sur ce lieu, dont 17 familles avec une soixantaine d’enfants, 5 couples et une cinquantaine de célibataires. Nous avions obtenu 4 mois de délais en première instance, mais après avoir fait appel de la décision, nous avions obtenu un délai d’un an, et étions donc expulsables depuis le 4 août dernier. Depuis 3 semaines, la majorité des habitant-e-s quittaient les lieux très tôt le matin pour échapper à l’intervention de la police, nous ne savons donc pas exactement combien de personnes étaient présentes lors de l’arrivée de la police. Au moins trois familles ont été relogées par la DDCS, et six personnes ont été emmenées au commissariat par la police nationale, nous craignons qu’elles soient envoyées en CRA (Centre de Rétention Administrative) à Oissel ou Rennes.
En effet, suite aux dernières expulsions, plusieurs personnes ont été placées en CRA (jusqu’à 2 mois de rétention pour l’une d’elles parfaitement inutiles puisqu’il n’y a pas de vols vers la Mongolie jusqu’au 31 août prochain) et deux d’entre elles ont été expulsées en Géorgie. Quant aux familles, elles sont réhébergées à l’hôtel avec pour certaines une assignation à résidence (pointage 2 à 3 fois par semaine au commissariat et obligation d’être présent à l’hôtel de 6h à 8h du matin) en vue d’une expulsion. Nous ne savons pas encore si les familles expulsées ce matin seront elles aussi assignées à résidence.
Les familles et personnes célibataires absentes lors de l’expulsion, et des célibataires qui n’ont pas eu de proposition de relogement, se retrouvent donc jété-e-s à la rue par la préfecture sans solution.
Nous vous invitons donc à une Assemblée Générale ce soir à 18h, Place du Commerce, à la Grace de dieu, afin d’organiser la solidarité avec les expulsé-e-s.
Nous ferons le point sur les personnes envoyées ce matin au commissariat et assurerons le suivi juridique.
[Publié le 25 août 2020 sur le site de l’AG de lutte contre toutes les expulsions.]