Alerte, vendredi matin 16 octobre des policiers sont venus sur la Zone Libre et ont commencé un recensement des habitant-es, puis l’ont abandonné devant l’absence de beaucoup (travail, école, activités diverses). Interrogés, ils ont laissé entendre que l’expulsion pourrait intervenir lundi matin 19 octobre.
Une réunion de soutien pour proposer la mobilisation et la riposte à cette inacceptable éventualité a eu lieu à la Zone Libre.
Un concert de soutien à la Zone Libre était justement prévue ce dimanche au Rocher de Palmer (salle de spectacles et soutien fidèle à la Zone Libre), à Cenon.
Par ailleurs, un rassemblement aura lieu samedi 17 octobre, à 15 heures, place Pey Berland, en soutien à la Marche des Sans-papiers et contre les expulsions de squats.
Gravelotte le 25 septembre. Lajaunie le 2 octobre, les expulsions massives de squats ont repris à Bordeaux. Chaque fois ce sont des centaines de personnes, des familles, des enfants qui sont jetés à la rue dans une véritable « maltraitance d’Etat » .
La Zone Libre (squat « Ramadier » au Haut Cenon) avec ses 80 familles, ses 300 personnes, ses 100 enfants (dont 80 sont scolarisés), est menacée.
Depuis presque un an maintenant, ce lieu de vie atypique vit une expérience extraordinaire, qui a permis à des familles qui ont connu l’arrachement de l’exil et chez nous, la rue, de se reconstruire. Les nouvelles résident-es ont restauré les appartements, aménagé les jardinets, fait pousser des fleurs et des légumes, iels ont organisé et assumé les tâches collectives, d’entretien, de ramassage des poubelles, de gestion (ouverture et fermeture) de l’eau: iels ont pris la parole lors des assemblées hebdomadaires, se sont mobilisé-es en juin pour rencontrer les élus de Cenon et les journalistes et montrer leur détermination à ne pas subir de nouvelles violences et un retour au chaos et à la rue; iels ont organisé des fêtes et des repas, sont devenu-es ami-es, ont accompagné leurs enfants au cinéma, au musée, à des spectacles, ont participé à des groupes de paroles, ont fait en sorte que l’accompagnement scolaire, les ateliers art plastique, danse, yoga, clown… soient toujours très suivis même en plein été.
L’expérience enthousiasmante vaut aussi pour tous les bénévoles, les artistes, toutes les associations qui l’ont vécue à leurs côtés depuis le premier jour.
Plus jamais, iels ont besoin de notre soutien, de notre présence, de notre détermination. Iels vous diront leur vie quotidienne, leurs réussites et leurs galères, leur espoir chevillé au corps de régularisation malgré leur hantise quotidienne de l’expulsion.
la Zone Libre, La Morlette, Cenon
https://squ.at/r/7ww0
Rassemblement pour l’arrivée de la « Marche des sans-papiers »
Le 17 octobre 2020, à 15 heures nous appelons à un rassemblement pour nous joindre aux revendications de la « marche des sans-papiers » et dénoncer la situation de vie des exilé·es. Nous nous retrouverons donc devant la mairie pour un départ ensemble vers la préfecture, le symbole de toutes expulsions.
Depuis le 19 septembre, la « marche des sans-papiers » converge vers Paris et exige l’arrêt des violences policières et de la chasse aux migrant·es et aux sans-papiers. Elle dénonce le racisme d’état et demande une régularisation de toutes personnes en situation irrégulière, la fermeture des Centres de rétentions administratifs (CRA) et qu’ un logement soit disponible pour toutes personnes à la rue. À leurs côtés, nous défendons ces revendications . Généralement la question des personnes en situation irrégulière est débattue sous une perspective étatique. Souvent invisibilisées, ces personne vivent pourtant dans la ville, et la font vivre. Méprisées par la puissance publique, exploité.e.s par les forces capitalistes qui profitent de leur vulnérabilité. La gestion de la pandémie de Covid-19 par les états et les classes possédantes a ainsi davantage précarisé les plus exclu·es de nos sociétés.
Plus localement Bordeaux fait face à une nouvelle vague d’expulsions des lieux de vie des personnes précaires ou en situation irrégulière… Ces expulsions, violentes tant physiquement que symboliquement, sont désormais appuyées par des outils de surveillance (drones) rappelant les pires régimes autoritaires futuristes du cinéma Hollywoodien. Dans cette période de pandémie et sous prétexte de mesures sanitaires, la prefecture a même limité l’activité des associations de solidarité avec les personnes migrantes. Des vagues d’expulsions un peu partout en France ont lieu, le tout sous fond d’une rhétorique politico-médiatique axée sur l’insécurité et le séparatisme.
Si l’on regarde les promesses du nouveau maire on se rend compte encore une fois que ce sont bien les effets de communication et le mensonge qui structurent notre démocratie bourgeoise et autoritaire. Les intérêts privés des possédants restent intactes alors que la désinformation et les campagnes médiatiques à propos des occupations de lieux inhabités reste puissante et organisée, coamme nous le montre l’affaire de Théoule-sur-Mer reprise en boucle par les médias. Le rachat de squat devient même un business avec des personnes comme Yann Thiolet ! Pourtant et contrairement à ce qui est avancé au travers de l’image du « méchant squatteur qui vous dépossèdent de votre domicile », les chiffres nous rappellent que les décisions d’expulsion liées à une occupation du domicile d’autrui ne représentent qu’1,5% des jugements d’expulsions. La plupart se passe en réalité dans de grands bâtiments, souvent publics, inhabités, et ceux-ci reprennent d’ailleurs souvent vie grâce à ces nouvelles dynamiques de reappropriation de la ville.
Ce sont donc bien des choix politiques auxquels nous faisons face. Ces choix précarisent les plus exclu·es et excluent les plus précaires.Ces choix s ‘insèrent dans une logique plus systématique, qui accepte et légitime l’asservissement et l’exploitation économique des capitalistes sur les pays du Sud, de celles et ceux qui y vivent, et plus largement des travailleurs et travailleuses de tout lespays.
Rappelons tout de même que pendant le pic de l’épidémie, les premières personnes à prendre des risques étaient encore les plus précarisées dont celles en situation irrégulière. Elles œuvraient dans des secteurs clés de notre société comme celui de l’hygiène, des hôpitaux, du transport ou des services. Elles livraient nos repas. Elles étaient employées par les agences de nettoyage, et travaillaient sur nos trams.
C’est pour toutes ces raisons que nous nous rassemblerons le 17 octobre et invitons chaque organisation et individus pour exiger :
– La non-intervention des forces de répressions dans tous les lieux de vies !
– La fermeture immédiate des CRA (centres de rétention administrative) qui constituent le cadre législatif le plus autoritaire de restrictions absolues des libertés dans les pays riches car aucune accusation n’est portée aux personnes en dehors du fait de ne pas avoir de « papiers » !
– La Régularisation de tous les sans-papiers, sans conditions et sans distinctions entre individus
– Un toit pour toutes et tous. Nous proposons à ce niveau une solution : la réquisition de tous les logements vides et l’abrogation des loi anti-squat !
– Un impot sur les grandes fortunes pour financer la construction de logements et pour que ce ne sois pas qu’a notre classe de payer le prix des crises, sanitaires économiques et sociales.
Les sans papiers https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/country/FR/squated/squat
Des squat expulsés https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/groups/city/bordeaux/country/FR
Des événements à Bordeaux https://radar.squat.net/fr/events/city/Bordeaux