Noisy-le-Sec (93): la vitrine d’un pavillon de vente immobilière brisée

La gentrification dévore nos espaces de vie.

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Les travaux du Grand Paris semblent accomplir une progression irréfrénable. D’abord les nouvelles lignes de métro et de tram, puis les rues et les pistes cyclables et enfin, les blocs de béton étincellants. Où que nos yeux se portent, la promesse d’être enfin à sa place, une promesse d’appartenance. Mais pour qui, en fait ? Pour les gens qui habitent ici et doivent se farcir le triste spectacle de leur quartier se transformant de plus en plus en illustrations cheap d’un catalogue immobilier et en fantasmes d’investisseurs ? Ou bien plutôt pour une nouvelle génération de jeunes adultes dynamiques accros au boulot, aussi flexibles que leurs conditions de travail, qui vont chercher de l’aventure et de l’espace en banlieue, pour pouvoir se réaliser sans scrupules ?

Là où RHYTHMIC parle de « dernières opportunités », nous devons comprendre la menace qui consolide ses fondations avec chaque projet de construction. Nous invisibiliser pour les nouveaux et nouvelles investisseurs/euses, nous chasser pour les nouveaux et nouvelles habitant.es, nous effacer pour leur image d’une société stérile, dans laquelle il n’y a jamais eu et ne pourra jamais y avoir de place pour nous !

Avoir brisé les vitrines de leur pavillon à Noisy-le-Sec dans la nuit de jeudi 4 à vendredi 5 février ne peut être qu’un pas dans notre lutte, que nous devons mener maintenant plus que jamais avec la plus grande conséquence. Nos quartiers sont gros, les cibles de nos ennemis sont partout, plus ou moins simples à atteindre. Notre futur et le leur dépendent de si nous nous décidons maintenant à rendre les coups, ou bien si nous nous laissons définitivement enterrer par leurs engins de chantier !

Pour une organisation locale par le bas !
Contre la ville des riches !

[Publié le 11 février 2021 sur Indymedia-Nantes.]