Montreuil (93): la riposte du Marbré

Suite à l’opération policière au squat le Marbré du samedi 27 février qui a abouti à son expulsion, l’emmurement d’un des deux accès au bâtiment et sa surveillance par un vigile, un appel avait été lancé pour se retrouver le lendemain à 13h, l’heure habituelle de l’assemblée du Marbré, sur la place de la mairie à Montreuil. Le temps de préparer quelques banderoles comme « Contre toutes les expulsions, solidarité avec le Marbré », « Demain s’ouvre au pied de biche », « On rentre toujours en lutte par effraction » et de rappeler que les troupes de la préfecture étaient venues la veille mettre fin à une cantine organisée en solidarité avec les inculpés après la révolte dans le CRA du Mesnil-Amelot le 20 janvier dernier, durant laquelle deux bâtiments avaient été mis en feu et détruits, le cortège d’une centaine de personnes vénères et solidaires a entamé son périple dans la ville.

Tout d’abord en direction du commissariat, où sont toujours en GAV 3 personnes arrêtées la veille. Deux personnes interpellées à l’intérieur pour le motif de « mise en danger de la vie d’autrui » (c’est-à-dire que les flics leur imputaient arbitrairement la responsabilité de l’organisation d’un évènement contraire aux directives étatiques en temps de Covid-19) et une troisième pour « rébellion » suite à son interpellation devant le Marbré. On a pu entendre fuser « À bas l’État, les flics, les proprios », « Grève des loyers ! Crèvent les flics et les huissiers », « Ouvrons des maisons, détruisons les prisons » ou « Liberté ». On espère que nos cris sont parvenus jusque dans leurs cellules !

La manif a continué en direction de Croix de Chavaux puis de Robespierre. Tags et affiches se sont multipliées sur le parcours: « La police expulse, on prend la rue », « En bande organisée, personne ne peut nous expulser »… Après un passage au parc de la place de la République, le cortège a fini par aller devant le Marbré, où nous attendaient deux poignées de flics et surtout une belle surprise : au lieu de trouver un bâtiment désert, des habitantes déter sont apparues aux fenêtres avec des pancartes comme « Marbré: 2, proprio: 0 » ou « Marbré expulsé, comico brûlé », des bruits de casseroles et des cris de joie ! La flicaille sidérée a très vite fini par partir, suivie des vigiles.

Il parait bien que le Marbré n’a pas encore été expulsé ! Mais nous restons sur nos gardes durant les prochains jours. Les infos concernant les activités au Marbré sont toujours consultables sur lemarbre.noblogs.org.

Des occupant-e-s du Marbré