Berlin: manifestation, six mois après son expulsion, la Liebig34 est partout

Vendredi 9 avril 2021 à 16 heures, rassemblement à la Dorfplatz (Friedrichshain), à l’angle de la Rigaerstrasse et de la Liebigstrasse.
Samedi 10 avril 2021 à midi, manifestation, départ de la Dorfplatz.

Cela fait six mois que Liebig 34 a cessé d’exister en tant que hausprojekt situé à l’angle de la Liebigstrasse et de la Rigaerstrasse. Il y a six mois, une lutte d’un an s’est soldée par une expulsion au petit matin, une émeute le soir-même, d’innombrables autres actions de solidarité – dont une attaque contre le Ringbahn qui l’a mis hors service pendant plusieurs jours – et finalement la perte d’un symbole mondial du féminisme anarcho-queer.

Mais six mois plus tard, la Liebig34 continue de vivre ; à Bristol, où la semaine dernière, une manifestation – après l’enlèvement et le meurtre de Sarah Everard par un officier de la police métropolitaine – contre la violence sexiste et une nouvelle loi autoritaire sur la police a dégénéré en une nuit de violence contre la police ; à Londres, où la même lutte a conduit à l’occupation d’un poste de police désaffecté ; à Mexico, lors de la journée internationale de la femme, où des militantes féministes, à l’intérieur ont brisé les barrières autour du Palais national et mis le feu aux boucliers de la police anti-émeute ; à Berlin la semaine dernière, où des manifestations et des attaques ont éclaté lors de l’expulsion de la Meuterei et de la menace permanente qui pèse sur Rigaer 94, Potse, Køpi Wagenplatz et d’autres projets. Avec l’expulsion du hausprojekt, la Liebig reste omniprésente.

Dans cette crise d’un capitalisme au bout du rouleau, rendue aiguë par la pandémie de covid, les gouvernements du monde entier tentent d’accroître leur arsenal de répression contre les mouvements émancipateurs et révolutionnaires. De nouvelles lois policières contre les droits de réunion sont proposées en Grande-Bretagne et en France et adoptées en Grèce. Des squats et des espaces autonomes à Athènes, Ljubljana et Berlin sont expulsés. Les antifascistes et le mouvement anarchiste sont déclarés organisations terroristes aux États-Unis, tandis que le même récit conduit à l’arrestation de huit anarchistes à Barcelone après des manifestations contre l’emprisonnement de Pablo Hasel.

En tant qu’espace physique, Liebig 34 n’existe plus ; mais nos idées et notre solidarité sont si résistantes et adaptables précisément parce qu’elles ne sont pas fondées sur la propriété. Le capitalisme peut nous apprendre que la valeur d’un hausprojekt est le bâtiment, mais nous savons et expérimentons que cela va bien au-delà. Liebig34 n’est se limite pas au 34 Liebigstrasse, c’est ce que les gens en ont fait. L’expulsion du bâtiment est une perte parce que les habitant-es ont perdu leur maison et parce que nous, en tant que communauté, avons perdu cet espace, mais ce n’est pas une défaite. Le collectif Liebig34 a peut-être été fondé dans les murs de cette maison, mais il n’en a pas besoin pour exister. Il continue à vivre. Et il en va de même pour tout ce qu’il représente. La pratique culturelle et l’organisation politique peuvent avoir besoin d’un espace matériel, mais pas les idées. Nos visions perdurent. Et notre combat aussi. La Liebig34 est présente partout car elle est nécessaire partout. Liebig34 ne mourra jamais car on en aura toujours besoin.

Si les autorités pensent qu’elles peuvent nous faire taire en nous frappant au sol, elles oublieraient que c’est précisément la raison pour laquelle nous nous battons en premier lieu. Plus ils nous traitent durement, plus nous nous battrons. Parce qu’il ne s’agit pas d’un bâtiment particulier. Il s’agit de la raison pour laquelle il a été enlevé à son peuple. C’est parce que c’est une question de propriété. Mais parce qu’il s’agit de nos structures sociales dans leur ensemble. Comment pouvons-nous rester silencieu-ses après un tel acte de violence ? Comment pourrions-nous jamais “laisser tomber” quand il s’agit de nos conditions de vie ? Le travail politique n’est pas un passe-temps, c’est la lutte pour une vie meilleure. Tout ce que nous faisons est une interaction sociale, alors pourquoi cesserions-nous de nous soucier de l’ordre social ?

Nous ne pourrons jamais nous en désintéresser. Et c’est pourquoi nous devons nous lever à nouveau. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester immobiles. Redisons clairement ce que nous voulons. Montrons-leur à nouveau que nous ne tolérerons pas leur violence.

Restons sur l’offensive. Alerta !


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