Ce matin jeudi 16 septembre vers 7h30, sans préavis, plus de 20 camions de la police nationale, municipale, des unités de CRS, de la Police Aux Frontières, accompagnés de représentant.es de la préfecture, de la mairie, de la DDETS/DDCS, de l’Ofii et de l’Armée du Salut, ont déployé un immense dispositif pour expulser le squat de Feyzin, ancienne école Georges Brassens. Depuis février 2020, le lieu abritait 100 à 200 personnes, familles et personnes isolées, et subissait les pressions, menaces et procès du propriétaire, la multinationale Total.
Personne, ni habitant.es, ni soutiens, ni associations, n’avait été officiellement prévenu de l’intervention. La plupart des habitant.es n’ont pas pu récupérer l’ensemble de leurs affaires. Serait-il plus important, pour les institutions pourtant en charge de l’hébergement inconditionnel de toutes et tous, de préserver l’image de Total contre un énième scandale, plutôt que de respecter les habitant.es et leur droit à l’hébergement ?
Cette expulsion laisse des dizaines de personnes à la rue puisque de nombreux.ses habitant.es ont été expulsé.es sans qu’aucune solution d’hébergement ne leur soit proposée, et ce malgré les nombreux diagnostics sociaux et les promesses creuses des institutions. La seule réponse de l’Ofii a été de leur proposer des Aides au Retour Volontaire pour les pousser à quitter le territoire. Pour les rares personnes qui ont eu droit à un hébergement, ils et elles ont été emmené.es en bus jusqu’à l’ancienne caserne militaire de Saint Priest, la Caserne Chabal, transformée en centre d’hébergement. Les conditions d’accueils y sont insupportables : pas de chambres individuelles, bâtiment insalubre, caméras de surveillance et sécurité privée.
Cela reflète à nouveau la gestion répressive et indigne que réservent la Préfecture et l’État aux précaires et aux mal-logé.es. Faute de places d’accueil nécessaires – il manque 10 000 places d’hébergement d’urgence à Lyon – et à cause de la politique de non-accueil de l’État, beaucoup de personnes vont se retrouver à la rue dès ce soir.
Face aux expulsions, une seule solution : réquisition (*) !!!
C’est face à l’urgence de la situation que nous réquisitionnons le gymnase Clémenceau au 66 rue Béchevelin, dans le 7e arrondissement, pour loger les expulsé.es de Feyzin.
Cette réquisition n’est pas une solution durable : nous exigeons le relogement immédiat de toutes les personnes présentes. D’ici là, nous appelons au soutien massif de toutes et tous, individus, associations, collectifs. Rejoignez-nous dès maintenant au gymnase Clémenceau, Lyon 7.
Nous avons besoin de matériel pour dormir (matelas et couvertures), de nourriture (légumes, produits secs), de matériel de cuisine et d’électricité (rallonges, multiprises).
Rejoignez-nous au 66 rue Béchevelin.
Squat du gymnase Clémenceau
66 rue Béchevelin, 69007 Lyon
https://squ.at/r/8dto
Des groupes liés aux sans-papiers https://radar.squat.net/fr/groups/topic/sans-papiers
Des squats à Lyon https://radar.squat.net/fr/groups/city/lyon/squated/squat
Des squats expulsés à Lyon https://radar.squat.net/fr/groups/city/lyon/field_active/1/squated/evicted
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) à Lyon https://radar.squat.net/fr/groups/city/lyon
Des événements à Lyon https://radar.squat.net/fr/events/city/Lyon
(*) Cette nouvelle ouverture de squat n’est en rien une réquisition. Le titre de l’article paru sur Rebellyon parle d’occupation, d’une action directe menée par des individu.e.s et non d’une réquisition de la ville. Pour ce qui concerne les réquisitions, voir cette page https://fr.squat.net/tag/requisition/
Rebellyon, le 16 septembre 2021 https://rebellyon.info/Occupation-du-gymnase-Clemenceau-lyon-07-23365