Tôt dans la matinée du mercredi 6 octobre, à Soacha, banieue sud-ouest de Bogotá, une centaine de familles ont été délogées par la police dans le secteur San Luis.
Ces logements avaient été auto-construits par leurs habitant·e·s.
Interrogée par Canal 1, Geraldine, une jeune expulsée ce matin-là, a déclaré: “ça fait trois ans qu’on vit ici, cette expulsion nous semble injuste, on a nos papiers administratifs à jour, et ils nous mettent à la rue comme si on était des chiens. Il y a des enfants parmi les expulsés, il y a des personnes du troisième âge. Où est-ce qu’ils vont nous mettre ?”
Les gens ne se sont pas laissé faire. Des émeutes ont éclaté avec les flics de l’ESMAD, les habitant·e·s refusant de se laisser déloger et de voir détruire leurs habitations.
Le vendredi 8 octobre, c’est près de la prison La Modelo, à Bogotá, qu’environ 40 familles parmi les 120 qui occupent depuis août 2020 un terrain (précisément sur la calle 17, au niveau du pont Aranda) ont été expulsées par l’ESMAD.
Des barricades enflammées ont été érigées pour empêcher ou au moins ralentir l’opération d’expulsion. Les flics de l’ESMAD étaient là à nouveau pour faire leur sale taf.
Blanca Mercedes, expulsée du terrain, a dit au micro de Canal 1: “On a aucun recours ni aucune solution de repli ni rien, ils ne nous ont proposé aucune aide, ni une location ni rien du tout. Ils nous ont jeté comme ça, on a eu 15 minutes pour dégager et voilà.“