Des immeubles du centre d’Utrecht ont été squattés pour célébrer les 12 ans de l’interdiction de squatter.
Utrecht (Pays-Bas) – Le 1er octobre 2022, exactement 12 ans après l’entrée en vigueur de la loi sur le squat et l’inoccupation (Wet Kraken en leegstand), les bureaux situés au-dessus de l’Intersport sur Oudegracht 106-108 ont été squattés. Les squatters veulent démontrer que le squat est toujours une option légitime pour aborder et combattre la crise du logement. Bien que la loi soit censée lutter contre l’inoccupation, les taux d’inoccupation n’ont fait qu’augmenter depuis l’interdiction des squats. Dans le même temps, il y a une crise du logement sans précédent, ce qui signifie que les gens qui cherchent une habitation sont sur des listes d’attente, manquent un logement parce que les investisseurs ont surenchéri et, s’iels parviennent à en obtenir un, doivent travailler dur pour payer le loyer. Tout cela alors que les squats et le mouvement des squats ont été criminalisés et persécutés.
Le jeudi 29 octobre, les locaux vides de l’Oudegracht ont été squattés. Les squatters l’ont annoncé le 1er octobre, douze ans exactement après l’entrée en vigueur de la loi contre les squats et les logements vacants. En 1930, le plus grand restaurant d’Utrecht, le Heck’s Lunchroom, a ouvert ici, à l’angle de la Potterstraat et de l’Oudegracht. A partir de 1998, les deux premiers étages ont été transformés en un magasin Intersport. Les deux étages supérieurs ont ensuite été loués en tant qu’espace de bureaux mais ont depuis perdu cette fonction. Depuis 2019, il est question d’un restaurant sur le toit, et des permis ont été demandés pour transformer le bureau en hôtel et changer les façades. Cependant, ces permis ont été refusés et, trois ans plus tard, les deux étages au-dessus de l’Intersport ne sont toujours pas utilisés.
Selon les squatters, le squat reste une option légitime, qui permet de répondre simultanément à la crise actuelle du logement et à l’augmentation du nombre de sans-abri. « Bien que le squat soit criminalisé depuis l’interdiction des squats de 2010, le squat est toujours possible. Il s’agit d’une forme légitime d’action directe qui s’attaque à la vacance des logements et convertit cette vacance directement en logements. » En effet, le squat est toujours un outil efficace contre les spéculateurs et les organismes de logement qui n’utilisent les maisons que comme des outils pour faire du profit.
D’autres lieux d’Utrecht ont également attiré l’attention sur la pénurie de logements, des bâtiments anciennement squattés, expulsés et à nouveau inoccupés, criminalisant les squats. Des banderoles ont été accrochées sur des bâtiments et au-dessus de l’autoroute à plusieurs endroits à Utrecht. Une banderole sur l’immeuble squatté à plusieurs reprises ces dernières années, au 16 de l’Archimedeslaan, indique : « Expulser pour cause de vacance, c’est demander de la résistance ». Ici, il y a plus de trois ans, en juillet 2019, 400 étudiants ont dû laisser la place à la démolition des bâtiments qui n’a toujours pas eu lieu.
Rien qu’à Utrecht, plus de 1 500 bâtiments sont vacants et il faut au moins neuf ans pour que les gens obtiennent leur tour pour un logement social. Par cette action, les squatters espèrent encourager les gens : « Vous ne pouvez pas vivre sur une liste d’attente. Nous espérons que cela encouragera les gens à prendre les choses en main et à réclamer leur droit au logement. Après tout, avoir un toit sur la tête est une première nécessité de la vie, alors que la propriété ne l’est pas. »
Des squats aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL
Des événements aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/events/country/NL