Le 13 août vers 13 heures, 4 maisons ont été squattées sur la Croeselaan à Utrecht (Pays-Bas) où la municipalité a décidé de détruire beaucoup de maisons pour faire place à un joli parc et à un immeuble de bureaux. Pour ce faire, ils ont laissé environ 12 à 13 maisons vides pendant des mois. Alors que GroenLinks faisait partie des organisateurs de la dernière Woonprotest à Utrecht, iels ont également eu le vote décisif pour la destruction de ces maisons. Pendant la manifestation pour le logement, les maisons ont été squattées et environ une heure plus tard, les nouveaux domiciles ont été officialisés. Un grand merci aux personnes qui sont venues soutenir les nouveaux squats !
Déclaration des squatters de la Croeselaan le samedi 19 août 2023 : Nous n’acceptons pas la location temporaire!
Le dimanche 13 août, quatre maisons sur la Croeselaan ont été squattées. Cette action était une protestation contre la vacance de maisons bien habitables au moment d’une crise du logement dans une municipalité où une ordonnance d’inoccupation s’applique. Ces maisons étaient vacantes depuis au moins six mois et, malgré les promesses de la municipalité de les utiliser, cela a été reporté à chaque fois. Notre action a été menée en consultation avec les résident-es des maisons environnantes. Le lendemain de l’ouverture, la municipalité était sur le pas de la porte nous annonçant que les maisons seraient bientôt louées.
Au départ, nous étions très sceptiques quant à cette annonce, car ce n’est pas la première fois qu’il y a des plans soudains après une ouverture de squat. Cependant, au cours des derniers jours, il est devenu certain que la municipalité disait la vérité. Avec cette information, nous étions disposé-es à discuter afin d’arriver ensemble à une solution satisfaisante.
Notre première tentative a été rejetée. La municipalité n’a pas voulu nous parler. Après un deuxième courriel dans lequel nous soulignions que nous sommes prêt-es à faire place pour des personnes vulnérables, et préférant en parler sans magouilles politiques ni spectacle médiatique, il était prévu une rencontre jeudi matin, 17 août, entre les squatters et le chef de projet du Beurskwartier, au nom de la municipalité d’Utrecht.
La municipalité nous a dit que les personnes dans le besoin pourraient emménager à partir du 17 août. Cependant, nous étions au courant d’un plan de la municipalité visant à remplir ces quatre maisons squattées par des anti-squatters par le biais Ad Hoc, pour une période de 28 jours. En raison de la démolition et de la vente des logements sociaux, l’anti-squat devient l’alternative au logement social. Les personnes qui ont droit à un logement social sont ainsi contraintes de renoncer à leurs droits locatifs et de vivre dans des conditions précaires. Nous sommes contre ces pratiques. Soyons très clair-es : nous n’acceptons pas la location temporaire.
Avec cette information en main, nous nous sommes assis-es dans l’un des squats. Nous avons annoncé que nous aimerions donner de l’espace aux groupes dits vulnérables et que nous voulons également faciliter l’accès nécessaire pour permettre que les bâtiments soient prêts à la location. Nous avons même proposé de le mettre noir sur blanc, et d’occuper les lieux en prêt temporaire. La conversation nous a semblé productive et, avec une vision quelque peu positive de la coopération improbable entre la municipalité et les squatters.
Il est vite devenu évident que la municipalité ne pouvait pas suivre sa version des faits, et nous avons de nouveau reçu une demande urgente de la municipalité de quitter les bâtiments. Notre scepticisme quant à l’occupation des bâtiments dans des conditions précaires par des anti-squatters, alors que nous vivons déjà ici, nous a fait décider de ne pas nous y conformer.
Entre-temps, la municipalité a décidé de gaspiller de l’argent en entamant une procédure judiciaire contre nous. Cependant, nous avons l’intention de respecter les accords conclus, même s’ils ne sont pas écrits noir sur blanc. Nous nettoierons les propriétés le 17 septembre (exactement la fin du contrat Ad Hoc de 28 jours) afin qu’elles puissent être occupées, et nous garderons toujours nos portes ouvertes pour permettre aux habitations d’être habitables.
Car ne vous méprenez pas : nous, les squatters qui avons besoin d’un logement, ne sommes pas les pires. Nous avons la « capacité » de squatter (même si ce n’est pas sans risque personnel). D’autres ne peuvent pas se le permettre. C’est pourquoi nous faisons de la place à celles et ceux qui sont dans une situation encore plus difficile que nous.
Et puis aussi ceci: Nous trouvons bizarre l’action de la police. Il n’y avait pas lieu d’agir, et la municipalité n’a pas soutenu l’action de la police. Ils ont été rappelés à la dernière minute par le maire.
Nous ne comprenons pas comment, dans une municipalité où une ordonnance sur les lieux vacants s’applique, la municipalité elle-même laisse des bâtiments vacants.
Nous pensons que c’est lâche de la part de la municipalité qu’elle utilise des personnes exilé-es pour un jeu politique, pour nous sortir de ces maisons. Au cours de la discussion, nous avons demandé à la municipalité comment les personnes exilé-es se sont retrouvées dans les médias, ce à quoi aucune réponse claire n’a été donnée. L’utilisation de groupes vulnérables à des fins politiques et médiatiques n’est pas acceptable. Honte à la municipalité d’Utrecht!
Nous sommes heureu-xses qu’après cette action, les travaux aient été accélérés pour combler les habitations vacantes sur la Croeselaan, bien que nous regrettions qu’il s’agisse principalement de situations de logements précaires.
Nous regrettons que Algemeen Dagblad prétende que nous ne pouvons être joint-es pour commentire, alors notre adresse e-mail et le numéro de téléphone de notre porte-parole sont connus. On regrette aussi le titre utilisé par l’Algemeen Dagblad : « Les squatters avaient jusqu’à 9h00 le vendredi matin pour partir volontairement. Les fonctionnaires avaient eu des discussions à ce sujet qui, selon la ville d’Utrecht, se sont déroulées « dans une bonne ambiance ». Le délai est passé sans que les squatters ne quittent les maisons ». Nous avons fait de notre mieux pour parvenir à un accord solide.
Nous nous distancions de tous les commentaires racistes qui sont venus en réponse à la vidéo de Pownews sur youtube. Les natives et natifs d’abord? Non, les personnes les plus vulnérables d’abord!
Et enfin :
Nous squattons contre la vacance, nous squattons comme solution. Nous soutenons le logement des groupes vulnérables et nous ne nous y opposerons pas, mais les anti-squats et la location temporaire n’est sont une solution et nous ne faisons pas de place pour cela. C’est pourquoi nous disons : Les personnes vulnérables sont les bienvenues, pas l’habitat temporaire!
Des squats aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL
Des événements aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/events/country/NL