Athènes (Grèce): 14 octobre 2023, réoccupation du squat Zizania

14 octobre 2023: aujourd’hui, nous avons resquatté Zizania

Au cours des deux dernières années, le bâtiment de Fylis & Feron a été un centre social squatté où les collectifs et les gens du quartier et des environs ont lutté pour une vie plus collective et plus libre.

Nous avons resquatté le bâtiment pour continuer la lutte contre la gentrification et pour l’espace public libre. Nous nous sommes ressaisis en voyant l’augmentation constante des loyers, la conversion de la ville en un champ de consommation et de nos maisons en Airbnbs, l’enfermement violent de nos voisins migrants dans des centres de détention, et la montée en puissance d’une culture policière qui réaffirme tout ce qui précède.

Nous avons resquatté le bâtiment parce que nous ne pouvons pas supporter de regarder les flics intimider les gens tout en « protégeant » un bâtiment vide à l’intérieur duquel nous avons tenu des cuisines sociales végétaliennes, des cours de langue, des projections de films et des événements politiques. Un espace qui avait une boutique gratuite, une bibliothèque et un salon de coiffure auto-organisé. Un espace ouvert pour que les gens puissent traîner, socialiser ou couvrir leurs besoins de base tels que l’eau ou l’électricité.

Nous avons resquatté le bâtiment car il a appartenu ces 30 dernières années au mouvement de résistance. Zizania n’était que l’initiative la plus récente parmi toutes celles qui ont été menées dans cette maison, incluant des collectifs horizontaux qui luttaient contre l’exploitation et la violence du capitalisme, de l’État et du fascisme.

Nous avons resquatté le bâtiment afin d’avoir un espace sûr dans la ville, où nous pouvons nous exprimer, nous éduquer et nous organiser contre le patriarcat, le sexisme, le racisme, la queerophobie et le capitalisme.

Dans cette période où nous sommes confronté.es à la mort de près : à Tempi, à Pylos, aux frontières, entre les incendies et les inondations, dans notre travail, dans les rues, dans les prisons et dans nos maisons, nous choisissons de donner une réponse à l’État dans nos propres termes. Dans cette période où nous voyons l’État perpétuer sa « fonction » avec les élections, nous avons resquatté Zizania pour nous organiser collectivement et solidairement, car nos vies ne rentrent pas dans leurs urnes.

Nous avons resquatté pour continuer à exister, à nous organiser et à lutter dans le quartier. Nous nous sommes engagé.es pour un monde avec des squats à chaque coin de rue, pour reprendre des terrains qui ont été saisis par l’État, et parce qu’aucune expulsion ne restera sans réponse. Nous sommes solidaires d’Ano-Kato Patisson, d’Evangelismos, de Steki Politexnio et de tous les squats qui continuent à lutter.

Nous voici donc de nouveau, les queers, les migrant.es, les travailleur.euses, les squatters. Nous sommes notre quartier organisé à partir de la base pour reprendre nos espaces et nos vies. Nous nous tenons l’un.e à côté de l’autre pour défendre notre existence dans les rues jusqu’à la libération totale.

ZIZANIA PARTOUT!

[Traduction de l’anglais 18 October 2023, Act for freedom now!]