Montreuil: pétition contre la menace d’expulsion du squat des Roseaux

Les roseaux sont expulsables !
Mais c’est quoi les roseaux ?!

Les roseaux c’est une maison occupée par une vingtaine d’habitants et d’habitantes au 83 rue Robespierre à Montreuil depuis décembre 2022. C’est un petit pavillon avec jardin, qui comme tant d’autres dans le bas Montreuil, est destiné à être détruit pour laisser place à un projet immobilier satisfaisant l’appétit économique du récent acheteur.

Mais cette fois ci tout ne ce n’est pas passé comme prévu…

Une semaine avant le début des travaux de construction de cet immeuble de 5 étages, nous avons investi cette maison à l’abandon depuis un an. En faisant ça, nous avons non seulement empêchés provisoirement la construction de cet immeuble déjà fortement contesté par les voisins et voisines, mais nous avons aussi libéré un espace destiné au tout marchant pour y vivre et répondre à notre besoin de logement, à nos envies, nos rêves, nos joies, et nos formes de solidarités.

Même si on a tout de suite eu beaucoup de témoignages de soutien de la part des voisins et voisines, on ne s’est pas fait que des amis… Quelques jours après notre installation, le propriétaire est arrivé un beau matin pour nous déloger… en tentant de détruire la maison avec une tractopelle.

Grace à des soutiens arrivés à temps mais aussi à des passante et voisin voisines, on a réussi à empêcher le proprio de nous déloger !

C’est le point de départ de l’histoire des roseaux, une histoire qui dès le début s’est écrite collectivement, avec le soutien de nos compagnon.es et du voisinage. C’est ce qu’on voulait en occupant ce lieu, en faire un lieu de passage, de rencontres, où on fait attention les uns les unes les autres. Un lieu où on peut se réfugier un tant soit peu d’un monde toujours plus hostile. Un endroit où se croise et s’entremêle des personnes aux parcours de vie différents.

Beaucoup de choses s’y sont passées depuis, de la construction d’un grand espace d’hébergement à l’accueil régulier d’assemblées et réunions notamment pendant le mouvement contre la réforme des retraites ou suite à l’assassinat de Nahel par la police. Entre temps, un mur de troc avait remplacé les gravas laissés par la tractopelle.

Tous les derniers vendredis du mois on s’agitait autour d’une cantine conviviale et à prix libre, préparée collectivement. Des permanences se sont aussi organisées, de l’accueil de personne en galère de logement ou de passage, et beaucoup de travaux…

Tout ça à formé un « nous ». Ce nous, c’est les habitants et habitantes des roseaux mais c’est aussi et surtout toutes les personnes qui ont traversé ce lieu et qui par leur présence ont apporté de la joie, de la beauté, de la force, de l’inattendu.

Ce « nous », qui nous a donné la force de tenir bon face aux différentes tentatives d’expulsions entamées par le proprio et par la préfecture au cours de ces derniers mois.

Aujourd’hui, les roseaux sont encore menacés. A cause de la nouvelle loi Kasbarian-Bergé (celle qui est passée l’été dernier et qui criminalise toutes les personnes en galère de logement) la juge nous a supprimé le bénéfice de la trêve hivernale. On risque donc d’être expulsé.es dans les prochaines semaines. Cette maison sera vide de nouveau et retournera dans les mains du propriétaire… Son projet est banal dans le Montreuil d’aujourd’hui : détruire pour reconstruire plus grand, plus haut, plus dense, plus riche. 5 étages avec toit-terrasse et commerce au rez-de-chaussée, droit dans la lignée de l’embourgeoisement de Montreuil et des profits qu’elle permet à ceux qui ont les moyens de s’accaparer la ville.

Mais on n’a pas encore baissé les bras ! On croit profondément en ce « nous » et en la solidarité que nous avons construite à travers les roseaux !

Si vous vous reconnaissez dans ce récit, une première manière de soutenir les roseaux c’est de signer cette pétition et de la partager. A travers elle on veut montrer que nous sommes nombreux.ses à nous opposer au risque d’expulsion des Roseaux dans les prochaines semaines, mais aussi qu’il n’y a pas d’expulsion sans relogement ! Nous avons déposé des recours DALO (Droit au logement opposable) afin d’obtenir des propositions de relogement. Ces recours sont traités dans les 3 mois suivants leur dépôt. C’est pour cela que nous avons proposé au propriétaire de signer une convention d’occupation précaire pour nous laisser trois mois supplémentaires afin d’éviter que des habitant.es des roseaux se retrouvent sans mise à l’abri.

Soutenir les roseaux c’est aussi et surtout continuer à construire le réseau de solidarité et d’amitié qui s’est crée autour de ce lieu. Donc n’hésitez pas à passer à nos permanences hebdomadaires les jeudi de 14h à 17h pour préparer ensemble la période d’expulsabilité !

C’est aussi possible d’exprimer votre solidarité en affichant des pancartes aux balcons, des banderoles ou même… des ballons ! Car l’une de nos stratégies compte sur l’hélium et la voie des airs pour gagner une fois de plus !

Comme un symbole contre les expulsions et pour une ville organisée autour de la solidarité, ou chacun et chacune a sa place et le pouvoir sur sa vie, colorer vos façades et fenêtres de ballons !

Parce qu’un roseau n’est jamais seul, il peut plier mais ne rompra pas !

Les Roseaux
83 rue Robespierre, Montreuil
https://squ.at/r/9bze


Des groupes à Montreuil https://radar.squat.net/fr/groups?fulltext=Montreuil
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[Pétition datée du 8 février 2024 https://www.change.org/p/contre-l-expulsion-du-squat-des-roseaux]