Depuis le mercredi 10 juillet, l’électricité a été coupée à deux squats occupés par des personnes exilées à Lisieux. Une mobilisation contre cette coupure arbitraire et pour la défense des squats est en cours : grève de la faim, occupation devant la mairie de Lisieux et rassemblement au tribunal.
Le premier squat concerné est occupé depuis juillet 2023, comme trois autres maisons appartenant au bailleur social Inolya et situées dans la Cité Jardin à Lisieux. Avec l’aide de l’Assemblée Générale de lutte contre toutes les expulsions et le Collectif Lexovien de défense des personnes privées de droit, plusieurs familles en exil se sont installées là. Ces squats sont passés en procès ; le tribunal a exigé un départ au plus tard le 31 juillet. L’autre squat concerné par les coupures d’électricité a quant a lui été rendu public le 30 mars 2024. C’est une maison jumelée qui appartient au même bailleur.
Depuis le 10 juillet, ces deux maisons ont vu leur accès à l’électricité coupé par Enedis, directement au niveau du poteau électrique dans la rue. Les habitant-e-s se retrouvent donc sans élec depuis bientôt deux semaines. Il semblerait qu’Inolya, le propriétaire, fasse tout pour empêcher l’occupation de ses nombreux logements vides, à Lisieux comme à Caen. Dans le même quartier, plusieurs maisons vides qui lui appartiennent ont été défoncées pour empêcher toute personne de s’y installer : toilettes cassées, chaudières retirées, accès murés, etc. A Caen, un maison squattée propriété d’Inolya (rue d’Ardennes) a été expulsée en 5 jours au mois d’avril dernier. C’est aussi les habitant-e-s d’un immeuble d’Inolya, squatté depuis juin 2023 (rond-point de l’Orne), qui ont dû subir une intervention policière musclée quelques semaines après l’officialisation du squat pour « sécuriser le passage de l’huissier », et la présence régulière d’employé-e-s d’Inolya qui remplissent bien plus un rôle de vigiles que de bailleurs sociaux.
Il est assez clair qu’Inolya choisi de faire la guerre aux squats et à ses habitant-e-s, c’est-à-dire de mener une guerre de classe sans concessions.
Depuis la coupure d’électricité, à Lisieux, une résistance s’organise. Un militant du Collectif Lexovien de défense des personnes privées de droit a d’abord entamé une grève de la faim le 14 juillet pour protester. Puis, le jeudi 18 juillet, une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant la mairie de Lisieux et ont installé une occupation de l’espace avec des tentes. Face à l’indignation, Enedis, qui pourrait rétablir le courant, fait la sourde oreille. Le 22 juillet, un rassemblement s’est tenu devant le tribunal judiciaire de Lisieux, alors qu’une audience concernant le squat de la rue Paul Doumer, officialisé en mars 2024, se tient. L’avocate qui défend les habitant-e-s a demandé un délai d’un an + 2 mois de commandement à quitter les lieux, et la protection de la trêve hivernale (soit le délai maximum depuis la loi Kasbarian). Le rendu du procès sera connu prochainement.
En attendant, l’électricité est toujours coupée et les squats menacés.
Inolya et Enedis agissent main dans la main pour combattre les occupations solidaires, alors mobilisons-nous ! Il est possible de venir soutenir les habitant-e-s directement sur place, de faire pression sur le bailleur social pour contrer sa politique anti-squats, et sur Enedis pour un rétablissement de l’élec.
[Publié le 25 juillet 2024 sur Trognon.]