Depuis fin novembre 2011, les demandeur.euse.s d’asile venant d’ex-Yougoslavie (Serbie, Kosovo, Macédoine) ont subi agressions, contrôles de police, arrestations et expulsions de leurs domiciles. Voici un petit résumé de l’accueil reçu à Grenoble et agglomération par ces familles, appartenant pour la plupart à « la minorité » Rom.
Dans la nuit du 26 au 27 novembre 2011: des hommes tirent des coups de feu sur la maison du 8 rue Germain, squattée par des familles de demandeur.euses d’asile Roms depuis juin. Ils accompagnent leurs tirs de menaces, intimant aux habitant.e.s de « dégager » et leur promettant de revenir. Deux jours plus tard, les mêmes (?) hommes, cagoulés, pénètrent par effraction dans la maison, brisant à coup de batte de base-ball portes et vitres et menaçant de « gazer » les habitant.e.s s’illes ne quittent pas le squat.
Vendredi 2 décembre, c’est la violence de l’État qui s’est exercée à l’encontre des personnes habitant rue Germain. Suite à un feu de cheminée rapidement circonscrit, les pompiers évacuent la centaine de personnes résidant dans la maison et les hangars annexes. La police nationale empêche ensuite les habitant.e.s de réintégrer leur domicile. Beaucoup s’en vont, mais une trentaine de personnes refuse de tout abandonner et reste devant la maison. Alors que les familles attendent pour récupérer leurs affaires, la police les encercle et leur interdit de partir. Des camarades arrivé.e.s sur les lieux aident certaines personnes à se sauver. D’autres sont embarqué.e.s par la police direction le commissariat. « On fera le tri là-bas » dit le chef. Bilan : environ 6 familles arrêtées, 3 adultes et 2 enfants envoyés en CRA (centre de rétention administratif). Pendant ce temps, Point P mure la maison et des vigiles secondés par la police nationale armée de mitraillettes bien visibles arrivent pour « monter la garde » nuit et jour en attendant la soi-disant destruction de la maison.
Rappelons que le rendu du procès du 8 rue Germain, tombé le 13 octobre, n’ordonnait l’expulsion que dans un délai de deux mois, ce qui aurait dû permettre aux habitant.e.s de bénéficier de la trêve hivernale.
Nuit du vendredi 2 décembre: certaines familles expulsées se rendent dans un hangar abandonné à Fontaine d’où la police les déloge immédiatement, d’autres dorment dans la rue, certaines se réfugient au 14 rue Malifaud, ex squat des « nantis sociaux », où habitent déjà plusieurs familles.
Samedi 3 décembre : des policiers forcent l’entrée de la maison rue Malifaud et arrosent de gaz lacrymogène les personnes présentes. Les familles resteront dormir dans cette atmosphère qui leur causera des irritations de la peau et des yeux plusieurs jours.
Lundi 4 décembre : de nombreuses familles demandeuses d’asile sans-abri se rendent à l’association La Relève (Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale) pour obtenir un « hébergement d’urgence » auquel elles sont sensées avoir droit. Le directeur de La Relève appelle la police. Une famille est arrêtée, elle sera relâchée un peu plus tard : non expulsable.
Ce même lundi, l’huissier qui ne s’était pas manifesté depuis le rendu du procès du 14 rue Malifaud (la maison était alors encore squattée par des « blanc.he.s »), passe au squat pour signifier que le recours au force de l’ordre a été accordé par la préfecture, cela moins de 48h après que les familles Roms s’y soient installées.
Mardi 6 décembre : A 7 heure du matin, expulsion du 14 rue Malifaud par la police, les familles sont mises dehors, cinq personnes sont arrêtées et envoyées au CRA de Lyon. Ces personnes ont finalement été relachées début Janvier, après avoir été emprisonnées pendant presque un mois.
(Infos issues de plusieurs articles parus sur Indymedia Grenoble)