Toulouse: C’est quoi tout ce bleu ?

C’est la couleur qui s’accompagne du bruit des bottes qui viennent écraser les espaces de liberté qui suffoquaient déjà. C’est l’expulsion maintenant et manu militari par la justice et son bras armé, la police, du CREA-CSA au 22 rue Demouilles. Pour 97 personnes, dont 35 gamins, c’est: «plus de maison, plus de toit, ce soir démerde toi !».

Depuis le 3 septembre, on avait fait d’un bâtiment vide, un bâtiment vivant. Le 22 rue Demouilles c’était un vrai lieu de vie, un centre social autogéré avec des projets d’activités, tels qu’une cantine populaire, une crèche autogérée, des ateliers: de sports de combat, de sérigraphie, de danse, de vélos, des cours de français et d’alphabétisation, un journal mural et un espace automédias, bref, un lieu d’organisation, de solidarité et d’entraide. Dans cet espace libéré, on s’amusait, on se cultivait, bref on vivait bien sans que ça coûte walou à personne. Sauf que lorsque l’autogestion fonctionne et coûte que dalle, pour le grand capital, c’est mal! Et ses ardents défenseurs, les pouvoirs publics, sortent l’artillerie lourde pour nous dégager.

Pour nous, pas question de se laisser faire, notre maison on la défend !

En ne laissant pas passer inaperçue cette expulsion certes, mais aussi en interpellant l’URSSAF, notre cher propriétaire ainsi que cette perfide préfecture. Leurs réponses: l’expulsion. Ou l’expression du mépris le plus profond pour toute une partie de la population. Réprimer la pensée et punir l’acte, c’est la symphonie du moment. Pour les pouvoirs publics, mieux vaut virer tout le monde ! C’est qu’ils sont pressés de recouvrir le trou de la Sécu en revendant leur bat’, que ça fait 6 ans qu’ils essaient. Et quand une bande «d’indésirables» se ramène pour y vivre, d’un coup les futurs acheteurs se bousculent au portillon. Vaste mascarade habituelle des spéculateurs et autres organisateurs de la misère, on n’y croit plus mais on a grave la rage. Parce que se faire expulser de sa maison sous des prétextes fallacieux, ce n’est pas une blague. La violence de l’État qui remet les gens à la rue et s’en lave les mains après, ce n’est pas une blague non plus.

On défend notre maison, notre lieu de vie, nos choix de vie aussi face à des forces armées qui veulent nous écraser et nous faire taire. Ce bâtiment qu’on a libéré de la spéculation, dont on a rendu l’usage à toutes et tous, l’État, sa justice et ses keufs veulent nous en virer et ça te concerne aussi !

ILS NE NOUS FERONT PAS TAIRE, ON CONTINUE !
NIQUE SA MAIRE LA REINSERTION !
TOUT POUR TOU⋅TE⋅S, POUVOIR AU PEUPLE !

Assemblée générale ce soir à 19h à l’Atelier Vélo, 9, rue du Faubourg Bonnefoy.

Le CREA et des membres de la campagne Zéro personne à la rue
creatoulouse.squat.net // creatoulouse[at]squat[.]net

[Publié le 8 octobre sur le site du CREA.]