Le Rat Fist All est un lieu que nous occupons sans droit ni titre depuis le 3 avril 2013. Nous sommes un collectif d’une dizaine d’habitants, des chèvres, des poules et des chiens. Nous squattons parce que c’est une solution directe face aux problèmes du logement, et plus largement, aux nombreuses limites d’un système qui ne nous convient pas. Nous squattons ces maisons parce qu’elles étaient laissées vides à pourrir depuis des années par la Société Domofrance (entreprise bordelaise sociale pour l’habitat). Nous squattons pour expérimenter ensemble un autre mode de vie alternatif basé sur l’autogestion, l’échange, le partage, la gratuité, la solidarité, le respect, la confiance et l’amour.
Nous avons redonné vie à ce lieu, rénové les bâtiments et entretenu le jardin en friche. Nous avons mis en place un potager collectif et des ateliers ouverts à tous, libres et gratuits. (Couture, peinture, projections, friperie, jardinage, cirque, info kiosque, bibliothèque, , langues vivantes, musique, …).
Domofrance nous a assigné en justice pour nous EXPULSER. Le procès a eu lieu le 26 juillet.
Un avocat nous a défendu, en demandant un délai minimum de 2 mois. Le délibéré a été rendu le 27 septembre et nous constatons que notre dossier de défense n’a pas était pris en compte par le juge qui nous commande de quitter les lieux en 24h ! sans aucune solution de relogements !
A ce jour, la société Domofrance refuse tout dialogue avec nous !
Nous demandons le respect de la trêve hivernale !
Nous ne partirons pas ! On nous ment sur l’urgence de notre départ ! L’état ne répond pas aux besoins du peuple et ne respecte pas ses droits fondamentaux, dont l’accès au logement décent pour tous.
Nous apportons notre soutien à toutes les personnes qui luttent pour le droit au logement, à tous les squatteurs, aux expulsés…
Nous appelons toutes les personnes le souhaitant à s’organiser pour désobéir aux lois inacceptables en réquisitionnant les logements vides.
Nous appelons aussi à la solidarité pour nous aider à défendre le Rat Fist All. Si vous pensez comme nous que les espaces appartiennent à ceux qui les occupent et qui s’en occupent plus qu’à des lois et des marchés, nous vous invitons à venir nous rencontrer pour défendre le lieu et ses idées !
Les occupants du « Rat Fist All »
372, 374 route de Toulouse, Bègles. leratdit[a]gmail.com
►En France : depuis 2000, le nombre d’expulsions à doublé comme le nombre de sans logis.
Le logement cher c’est le résultat des politiques libérales, qui ont permis aux spéculateurs, aux bailleurs privés, et aux milieux de l’immobilier de s’enrichir, sur le dos des salariés et des couches populaires.
115 000 jugements d’expulsions ont été prononcés en 2011, alors que 2,4 Millions de logements sont vacants. On compte de 85 000 à 100 000 SDF en France et 250 000 personnes sont privées de logements. (Source INSEE 2011) Les profits locatifs ont grimpés de 70% en 10 ans.
►Sur la C.U.B : 27 000 logements sont vacants, 3 000 personnes sont à la rue. (Source DAL 33)
Un SDF est mort dans la rue en Oct. 2012 devant une maison vide ; le 115 refuse du monde tous les jours ; des dizaines de familles hébergées pour l’hiver ont été remises à la rue au 31 Mars sans aucune solution de logement. Tous les quartiers voient les loyers augmenter, les pauvres se faire expulser, les squats se faire vider légalement ou par intimidation avant même la fin de la trêve hivernale, tout cela dans l’attente d’une population plus solvable : les villes de Bordeaux et de Bègles sont en pointe dans ces actes minables au quotidien ! Il y règne aussi une spéculation et une gentrification* insultante. Tout cela pour faire de Bordeaux une ville « attractive », ce qui se traduira comme dans toute les villes ou cela s’est produit, par des centaines de bureaux vides et une population standardisée ; des quartiers propres et sans vie.
►A Bègles : 698 logements sont vacants. (INSEE 2009)
►Domofrance : 436 logements sont vacants,
sur un patrimoine de 21 816 logements, malgré leur chiffre d’affaire de 159 millions d’euros et leur capacité d’autofinancement de plus de 200 millions d’euros de par ans. (Source Domofrance 2011) Nous les suspectons d’agir dans une volonté délibérée de spéculer sur leurs biens immobiliers.
*La Gentrifrication est un phénomène urbain d’embourgeoisement. C’est le processus par lequel le profit économique et social des habitants d’un quartier se transforme au profit exclusif d’une couche sociale supérieure.
leratdit[a]gmail.com
