Ian Stark, un homme de 24 ans qui se trouvait sans domicile, est mort de froid pendant la nuit du 10 décembre, à Bloomington, Indiana. En réponse à cela, 50 à 70 personnes sont descendues dans la rue au soir du vendredi 13 décembre, avec des torches, des banderoles, de la peinture en aérosol et des feux d’artifice pour exprimer leur rage suite à la mort de Ian. La foule turbulente, constituée principalement de personnes masquées, comptait aussi bien des anarchistes que des activistes anti-prison, des étudiant-e-s, des SDF, des travailleurs sociaux et des personnes qui connaissaient Ian.
La manif, qui a traversé presque tout le centre-ville, a duré près de deux heures. Des manifestant-e-s ont endommagé plusieurs douzaines de parcmètres, écrit des graffiti sur les murs, envoyé des ampoules de peinture sur des banques et distribué des centaines de tracts concernant la mort de Ian et les luttes pour le logement et contre le contrôle social à Bloomington. Des manifestant-e-s sont aussi entré-e-s en courant dans des restos de bourges et ont jeté en l’air des tracts au milieu de dîners passifs.
Malgré plusieurs situations de face-à-face avec la police en uniforme, l’apparition d’au moins trois flics en civil et l’intervention d’un connard de citoyen-flic, nous sommes resté-e-s ensemble, serré-e-s, et nous avons trouvé notre chemin à travers les rues de la ville, allumant torches et feux d’artifice. Il n’y a eu aucune arrestation.
La mort de Ian arrive pendant une période de tension à Bloomington. Des discussions institutionnelles ont lieu concernant le contrôle social et la surveillance des SDF, la Ville a récemment déclaré que les bénéfices des nouveaux parcmètres serviraient à financer les patrouilles de police du centre-ville et l’installation de nouvelles caméras de vidéosurveillance.
Extrait d’un tract ditribué pendant la manif:
… Quand la Ville parle sans arrêt du « problème des SDF à Bloomington », ils en parlent comme d’une verrue, un handicap abstrait pour le business du centre-ville.
Quand nous parlons du « problème des SDF à Bloomington », nous parlons du harcèlement policier permanent, de la dissimulation de la pauvreté, et des gens à qui l’on refuse l’entrée des foyers sociaux quand la température est en-dessous de zéro.
En résumé: nous parlons d’une personne qui est morte de froid.
Nous ne sommes pas dans les rues ce soir pour implorer de la compassion de la part des flics, ni pour quémander plus de miettes auprès des services sociaux.
La présence policière, la surveillance et d’autres moyens de contrôle social sont déployés contre les segments les plus vulnérables de la population de Bloomington, nous en sentons également les effets.
Leurs rêves d’une ville contrôlée et aseptisée n’aboutiront jamais !
[Traduction d’un article publié le 14 décembre 2013 sur anarchistnews.org.]