Lyon : les keufs frappent encore et toujours

Les flics débarquent encore au squat Hotel Californa, sous couvert d’un contrôle d’identité, ils gratteront des informations et tenteront d’entrer, humilieront les habitants et enverront un pote à l’hôpital.
Lundi 2 novembre vers 22h, une voiture de flics s’arrête sur le boulevard devant deux femmes en larmes dont une a failli se faire écraser par un bus. Ils en profitent pour tenter un contrôle d’identité. Se mêlant de ce qui ne les regarde pas, alors même que les femmes se dirigent vers la maison pour y entrer, rejoignant un groupe d’habitants descendus, ils les suivent et tentent une entrée spontanée.

La porte leur est fermée au nez, et un copain est alpagué, refusant de se soumettre aux questions et au contrôle. Il est roué de coups à terre, tout en étant tenu par des clefs de bras, par trois officiers sous les cris des habitants à la porte et aux fenêtres. Son t-shirt est rabattu sur son visage et il est traîné, toujours à terre. Lacrymo et matraques sont sorties et menacent les personnes tentant de l’approcher afin de vérifier son état.

L’ambulance appelée, le pompier répond au téléphone que les forces de l’ordre prendront soin de son état. Puis, après insistance, il demande à parler à un officier de police, ignorant l’impossibilité de notre part de tout contact avec eux. Il finit par demander l’arrondissement, et a certainement contacté le commissariat pour demander conseil et la marche à suivre entre quelques blagues complices. Nous n’aurons aucune nouvelle de l’ambulance des pompiers.

Le copain lui reprend conscience, se met debout, et est immédiatement « maîtrisé » et écrasé au sol. Son dos est bloqué, il faudra attendre trois heures avant qu’il puisse bouger la nuque. Une seconde voiture arrive, l’équipe de choc sort les lacrymos alors que des enfants sortent de nouveau. Un autre copain se prend des coups de tonfa dans le dos alors qu’il fait tampon entre les flics et les habitants devant la porte.
Le copain blessé est mis dans une bagnole, la bac débarque, un flashball prêt à l’emploi est dégainé, des voitures arrivent, on en comptera 17 en tout.

Le spectacle continue, l’OPJ et les civils font les cent pas, lampes de poche dans les gueules des habitants, et photos prises des gueules à la fenêtre. Les gens restés dehors sont pris à partie avec ironie, racisme à peine caché, devant quelques voisins heureux ou ahuris.

« ….elles sont partout ces choses là ! »
à la vue d’une gamine qui passe par là.
Et les phrases fusent :
« Petite merde de trois ans
– C’est pas une merde.
– …ah oui, il a pas trois ans. »

Les habitants les harcèlent :
– Vous n’avez pas le droit de faire ça ! c’est fini ! partez !
On est sur la voie publique, en France il y a des droits et des devoirs. On est chez nous ici ! »

Les voitures s’en vont, alors qu’un autre copain est pris à partie par les keufs. Il est gardé au loin et soumis à des questions, hors interrogatoire légal, affirmant à tort la criminalité des habitants, puisque vivant en squat :
réseau de drogue ? consommation et vente ? réseau de prostitution ? les noms des habitants ? leur nombre ? description de l’intérieur ? avant de se voir demander son numéro de téléphone personnel. Il sera laissé libre par la suite.

En garde à vue, le copain blessé devra attendre le passage de l’avocat trois heures après l’interpellation pour avoir un verre d’eau, alors même qu’il est à la limite du malaise.
Le dos contracté, il ne peut bouger, en perte d’équilibre, en hyperventilation, tremblant et passant de sensations de chaleur au froid intense.

Les flics du commissariat semblent ne pas comprendre pourquoi il est là après un simple contrôle d’identité et en vue de son état de santé et de son calme, quoique certains s’amusent à le bousculer.
Le docteur arrive à trois heure du mat’. Il lui propose une « injection » d’anesthésiant pour la douleur. L’ami demande de lui-même des radios et est escorté sur un brancard à l’hôpital de Grange Blanche. La garde à vue ayant officiellement commencé à 22h10. Il ne sortira de l’hôpital qu’à 5h du matin.

Au commissariat, la veille, on entendait apparemment les flics à la radio dire qu’ils avaient interpellé « un anarchiste ».
Cependant, les questions porteront sur les conditions de l’arrestation, et non sur le squat, qui ne sera pas nommé.
C’est dans les couloirs que le profil se forme. Des flics déjà présents au squat lors d’un précédent passage provoquent par la parole, rappelant qu’ils n’avaient pas oublié sa tête.
A la fouille, des effets ne seront pas rendus.

« Regardez, c’en est un qui ouvre les squats pour les roumains, eh ! »

Au final, sur trois flics qui ont participé à l’arrestation collective, deux flics ne porteront pas plainte. Un dek l’accusera d’outrage et rébellion. Aucun ne cherchera à gratter d’ITT.

En France, les agressions racistes sont quotidiennes. A Lyon ou ailleurs les flics n’avaient aucunes raisons d’intervenir. Pour les keufs si t’es blanc et solidaire avec les Tziganes t’es anarchiste. Pas que cela soit insultant mais depuis le début aucune personne ne s’est revendiquée comme tel.

Les sirènes de flics ne passeront pas sous silence la solidarité qui se crée ici, ni les bons liens qui ont pu se créer avec certains voisins qui passent boire le café et déposer baguettes, feuilles de papier pour les enfants, proposant couscous, clopes, …

P.-S : Sinon, la vie continue, vous pouvez toujours venir boire le thé ou le café dans la rage et la bonne humeur !