Communiqué de Presse de Luttopia
Mercredi 7 décembre 2016
Face à l’urgence sociale, la réquisition s’impose !
EEn 2014, entre 450 et 600 personnes dont 50 enfants, selon les estimations des acteurs sociaux du terrain de l’urgence sociale, se trouvaient sans toit sur la tête. Entre mars 2014 et mars 2016, Utopia 001 et Utopia 002 ont accueilli 636 personnes, permettant, entre autres, à 123 Utopiens de retrouver le droit commun (prise en charge par l’un des dispositifs existants ou en autonomie dans une location).
Devant les difficultés criantes des dispositifs de la veille sociale à endiguer un phénomène d’ampleur : la misère grandissante et le nombre croissant de personnes qui tombent tous les jours sous le seuil de pauvreté. (1,4 millions en région L-R) Le manque de places d’hébergement sur le territoire de l’Hérault est représentatif de l’urgence sociale sur le territoire: 1,4 places/1000 habitants (moyenne nationale 4/1000), c’est à dire plus de 80% de réponses négatives au 115, faute de places.
Aujourd’hui, ce sont 900-1200 personnes qui sont à la rue sur le Montpelliérain, toujours selon les estimations des acteurs sociaux du terrain de l’urgence sociale.
Suite à l’expulsion de Utopia 002, avait été organisée une réunion avec les pouvoirs publiques concernés, il avait été convenu la mise à disposition d’un terrain, en la possession du département. Un an plus tard, nous l’attendons toujours, et nous nous retrouvons contraints de faire usage de la réquisition humaniste et solidaire une nouvelle fois ; afin de tenter d’endiguer l’augmentation de la précarité et du sans-abrisme sur le territoire. Nous occupons de nouveau un bâtiment public, dans le quartier des Beaux-Arts, la municipalité étant propriétaire, ses services ainsi que le maire en ont été informés.
Par ce communiqué, nous ouvrons la porte à la discussion sur les modalités de cette occupation d’une part et à la proposition d’une coordination entre les services sociaux de la mairie, du département et de l’Etat pour un retour aux droits communs des personnes qui seront prises en charge dans nos locaux.
L’urgence sociale des personnes sans-abris et sans-logement, et les situations précarisantes qu’ils et elles subissent ne pouvant plus durer, nous faisons le choix comme précédemment, d’accueillir les personnes sans-abris ; en particulier, les familles et femmes seules, en rupture ou exclues du droit commun, ou pouvant se retrouver dans une situation d’invisibilisation structurelle, de non-recours ou de découragement. Loin de vouloir nous substituer aux services existants de l’action sociale sur le territoire, nous proposons la mise en œuvre d’une coordination expérimentale entre les travailleurs sociaux, les bénévoles et les militants ainsi que des associations dont le mandat est de répondre aux besoins de personnes rendues invisibles par les dispositifs existants.
Nous proposons la mise en œuvre d’une expérimentation d’organisation collective et solidaire face à l’ensemble des questions de précarité auquel toute travailleuse et tout travailleur peut être soumis-e, notamment dans le contexte socio-éonomique actuel qui cumule les tares du chômage structurel de masse, de la pénurie de logements, du manque de places dans les structures de l’hébergement d’urgence…, etc. Notre approche se veut résolument pluri-disciplinaire et globale prenant en compte l’ensemble des besoins des personnes en commençant par le respect de la dignité que la paire-aidance et la solidarité active dans l’intérêt de tous ses membres permettent.
Par ce communiqué, nous invitons toutes les personnes intéressées et sensibilisées à la problématique du logement à nous rencontrer, à nous contacter dans la perspective d’une occupation sans entrave et sans violence, et en collaboration avec les services sociaux et nos équipes d’interventions et d’accompagnement sur site.
Collectif Luttopia
luttopia [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/9p3
Sortir de l’errance, de l’urgence sociale, c’est possible !
Lundi 5 décembre 2016
La coordination Luttopia mène combat contre la misère depuis 3 ans maintenant et ouvre la réflexion sur la vacance structurelle dans le parc public.
Aujourd’hui le service des Domaine a la charge de la gestion immobilière de l’ensemble du parc foncier d’Etat à vendre, sur un territoire. Ainsi la vente d’une grande partie du patrimoine public est gérée par les services de l’Etat, par le biais des Domaines de France. Il peut s’écouler entre trois et dix ans avant que le dit bien foncier trouve une nouvelle destination ou vente. Aujourd’hui la durée minimum de vacance dans le parc public est de cinq ans sur (le) Montpellier, mais en moyenne les services des domaines vendent ou cèdent le dit bien en 10 ans.
Les besoins du marché de l’immobilier, la concurrence des opérateurs immobiliers, les rouages administratifs, les changements de gouvernance, les arrangements des promoteurs, sont autant de facteurs qui ralentissent les procédures d’achat/réaffectation. Avant qu’un bien ne trouve une nouvelle destination correspondant aux différents plans, d’urbanisme de logement, etc., les années défilent.
Le nombre de mètres carrés, restant ainsi vacant, sans utilité (si ce n’est pour favoriser la montée du prix au mètre-carré) est devenu considérable; nous ne citerons que les plus connus, Gendarmeries Massena-Jules Guesde/Castelnau, L’EAI, l’Hotel d’Assas, et bien d’autres.
Tous ces lieux représentent des mètres carrés de surfaces habitables dans des conditions plus que propices: appartements, vestiaires, toutes commodités, etc..
Tous ces lieux, sans exception ont subi, d’une part les affres du temps, d’autres part les dégradations dues à l’abandon. Ce temps de vacance, c’est du temps que des centaines de personnes passent à la rue avec toutes les conséquences dramatiques que cela comporte.
Alors que l’ensemble de ce parc aurait pu être mobilisé successivement pour permettre à des centaines de personnes précarisées, et sans abri, ou sans logement de retrouver une sécurité temporaire, leur permettant de raccrocher, aux démarches administratives, suivi social, accompagnement, formations, emploi, etc…
Au vu des surfaces mentionnées ce sont des milliers de personnes défavorisées qui auraient pu ainsi en bénéficier. Notre démarche est la suivante: capter le parc public mis en vente, durant sa période de vacance ou l’attente de sa vente et ainsi mettre une partie de ces bâtiments à disposition des structures, collectifs, organisations, associations, afin de répondre à des besoins sociaux du territoire déjà recensés.
Collectif Luttopia
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