Val de Suse (Italie): Communiqué-invitation du squat de l’église de Clavières

Mise à jour du samedi 31 mars 2018 à 1 heure :

Depuis l’ouverture jeudi dernier de la salle paroissiale, la situation n’a pas changé. Des dizaines de personnes cherchent chaque jour à passer la frontière. Depuis samedi, des renforts de carabiniers et de la PAF compliquent la situation. Les contrôles sont plus fréquents, intimidation, poursuite sur les pistes à bord de motoneiges et reconduite brutale à la frontière.

La fatigue des gens sur place face à cette situation qui dure et va sans doute s’amplifier amène à un certains nombres de besoins urgents :

- Besoin de relais humain sur place
- Besoin de vêtements chauds, chaussures, gants, bonnets.
- Besoin de nourriture

Et parlez-en autour de vous.


Les passages clandestins d’exilé·es sont de plus en plus difficiles au col de Montgenèvre, près de Briançon : les migrant·e·s venant d’Italie arrivent plus nombreu·ses que cet hiver, et ne peuvent passer rapidement la frontière française. Jeudi soir, onze d’entre elleux, dont quatre femmes et trois enfants, ont passé la nuit dans la salle paroissiale, sous l’église de Clavières, située à deux kilomètres de la frontière française.

Illes ont été rejoint par une quarantaine d’autres vendredi, et une quinzaine samedi, ce qui aurait pu créer une situation humanitaire dramatique. Environ vingt personnes vivant des deux côtés des Alpes les soutiennent, sans appartenir aux associations d’aide aux migrant·e·s habituelles qui ont été beaucoup citées par les médias à propos de Briançon depuis décembre. Une vingtaine d’exilé·es ont décidé de passer en France à pied dans la journée, par leurs propres moyens.

L’État italien, resté passif cet hiver, a envoyé la police antiémeute contrôler ces passages en fin d’après-midi.


Deuxième communiqué de Chez Jésus

Vous recevez ce communiqué en raison de la situation préoccupante sur la frontière briançonnaise.

Depuis jeudi, nous occupons une salle à l’église de Clavières. À la frontière la situation s’est complexifiée ces dernières semaines. Le flux de personnes arrivant à la frontière est toujours plus important et les actions de solidarité mises en œuvre ces derniers mois ne sont plus suffisantes. Pour cela, nous ressentons encore plus le besoin de soulever le réel problème qu’est la frontière. Nous avons aussi occupé ces locaux de l’église car la nécessité d’avoir des temps et des espaces pour s’organiser et parler avec les personnes, arrivant chaque jour par dizaines pour traverser cette frontière, se fait de plus en plus sentir.

Dans le même temps, cette occupation ne veut pas invoquer une intervention des pouvoirs publics qui pourraient nous donner une réponse partielle d’accueil que la plupart de ces personnes fuient.

Nous préférons nous organiser en auto-gestion. Nous ne voulons pas « gérer » des personnes. Au contraire, nous voulons chercher la complicité avec celles et ceux qui se battent pour leur propre liberté de mouvement, à l’inverse du système d’accueil que nous connaissons qui ne fait rien d’autre que de légitimer le dispositif au frontière.

Nous vous invitons toutes et tous à nous rejoindre pour un repas partagé. Rendez-vous demain dimanche 25 mars chez Jésus (sous l’église de Clavières) à partir de midi.

C’est cool si vous pouvez apportez votre repas, des couvertures, des gants, des écharpes, etc.

[Publié le 25 mars 2018 sur Indymedia Grenoble]