[Au sujet des perquisitions dans le local de la bibliothèque anarchiste et quatre apparts, quelques heures avant le début des Journées de discussions et de Chaos.]
Peu avant le début des journées de discussions et de chaos qui se tiendront à partir [du 10 mai] à Berlin, les flics se sont déjà présentés ce matin [9 mai], comme s’il n’y avait déjà pas assez de raisons d’avoir la rage contre la domination.
Ce matin-là, vers 5h15, les flics se sont présentés dans la Reichenbergerstrasse du quartier berlinois de Kreuzberg et ont forcé l’accès de la bibliothèque anarchiste «Kalabal!k» à la meuleuse, un autre logement du même immeuble ainsi que trois autres apparts situés à Neukölnn et Tempelhof ont été forcés. A cette occasion, deux personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue à Tempelhof. Là-bas, elles ont toutes deux été soumises à un relevé d’empreintes et l’une des deux contrainte à donner son ADN.
D’après l’arrêté juridique, le prétexte officiel pour ces perquisitions concernant les appartements privés était l’affichage d’un avis de recherche intitulé «Terroristes recherchés». Cette affiche montrait les gueules de Scholz, Dudde et Grote, les responsables du sommet du G20 de l’été dernier à Hambourg, ainsi que les troupes de cogneurs des CRS. En ce qui concerne la bibliothèque Kalabal!k, il s’agissait en premier lieu de la pose d’une affiche sur la porte d’entrée, sur laquelle sont représentés quelques agents de la «Protection d’Etat».
Dans la bibliothèque, des ordinateurs fixes et portables, des disques durs ainsi que les deux affiches mentionnées ci-dessus et une affiche pointant la gueule d’un nazi ont été chopés, mais à part ça le désordre est en quelque sorte resté limité. Aux domiciles des deux personnes, les flics ont agi de manière bien plus brutale. Ça les a visiblement amusés de repartir en laissant le plus de chaos possible.
Eu égard aux prochains jours, nous voyons cela comme une invitation à retourner ce chaos à l’expéditeur et à perturber leur paix. La manif pour les prisonniers anarchistes de ce samedi à 18h à Herrfurtplatz à Neukölln offre cette possibilité.
De l’appel à la manif : «Nous ne négocierons pas avec l’État que nous cherchons à rejeter et à détruire. Surtout pas si nous voulons montrer notre solidarité avec celles et ceux que l’État a justement isolé derrière des barreaux et de gigantesques murs.»
Votre Kalabal!k.
[Publié le 11 mai 2018 sur Sans Attendre. Traduit de l’allemand du site de la bibliothèque Kalabal!k, 9 mai 2018.]