Vitoria-Gasteiz (Euskal Herria): Errekaleor Bizirik !

5 épisodes radiophoniques d’entretiens avec des squatteureuses d’Errekaleor, à écouter sur le site des Pigeons voyageurs.


Au coeur du Pays Basque, en Espagne, dans la ville de Vitoria-Gasteiz se trouve le quartier, aujourd’hui entièrement squatté d’Errekaleor. Ce quartier qui s’élève sur une petite colline, entre zone industrielle, campagne et immeubles flambant neufs est composé de 16 barres d’immeubles identiques de deux étages, divisés en deux blocs de six appartements chacun.

Initialement appelé « Un meilleur monde », Errekaleor tire son nom de la rivière qui coule à ses pieds. Ce quartier périphérique a été construit pendant le franquisme dans les années 1950, à une période où la ville cherchait à développer son industrie et avait besoin de logements pour les travailleurs ouvriers de ces entreprises. A l’époque plus de 1 200 ouvriers logeaient dans ces 192 appartements. Avec la désindustrialisation, la municipalité de Vitoria-Gasteiz cherche à partir des années 80 à chasser petit à petit les habitants de ce quartier en leur proposant le rachat de leur appartement et en réduisant les services de proximité. L’objectif ultime est la démolition de ce quartier en vue de la construction de bâtiments plus modernes. Quelques habitants résistent mais malgré cela les appartements abandonnés se multiplient et Errekaleor se transforme en quartier fantôme.

En 2013, alors qu’il ne restait plus que quelques propriétaires, l’un d’eux offrit ses clefs à quelques jeunes étudiant.e.s de l’université du Pays Basque. IIles avaient pris contact avec les habitants du quartier depuis plus d’un an avec l’idée d’occuper les appartements vacants. Une première vague de 10 étudiant.e.s occupa les lieux et ainsi commença la plus grande expérience alternative d’autogestion développée dans l’État Espagnol dans l’histoire récente.

Au fil des jours nous avons fait connaissance avec Maddi, Leiane, Ivai,Ibon, Foron, Jonbe, Amaia, Ion, Maria, Ulises, Libertas, Lola et tant d’autres.

Illes nous ont ouvert les nombreuses portes du quartier, raconté l’histoire d’Errekaleor, leur quotidien et ont partagé des morceaux de vie, de rire, de lutte, d’accordéon ou de guitare.
A nous maintenant de propager le souffle d’Errekaleor Bizirik !

Afin que l’étincelle se propage en feu. Le feu d’une torche dans la nuit.
Un feu de joie aux allures de feu d’artifice. Un doux feu de camp autour duquel on s’assoit. Un feu long et puissant qu’on n’éteint pas avec quelques lances à eau.
Feu !