Samedi 2 mai 2020, tôt dans la matinée, alors que tout devait se passer pacifiquement, selon les pouvoirs locaux colombiens, la « dialogue » engagé par les autorités avec environ 300 personnes qui squattaient près du parc Altos de la Estancia, dans le quartier Ciudad Bolivar, au sud de la capitale colombienne, s’est transformé en émeute quand les gens ont compris que la conversation « pacifique » était en réalité un ordre d’expulsion…
Les flics anti-émeute de l’ESMAD se sont pointé pour forcer les gens à dégager à coups de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogène. Des affrontements ont eu lieu, mais l’expulsion collective aussi. Les 300 personnes expulsées n’ont pourtant nulle part ailleurs pour se loger. Certaines habitaient là depuis une vingtaine d’années !
Mais cette zone est considérée par les autorités locales comme étant à « haut risque » de glissement de terrain, alors l’expulsion a pu se faire avec un discours humanitaire, comme il se doit. C’est toujours pour notre bien qu’on se fait expulser. Ou par respect des lois. Ou les deux. Vive la démocratie.
Cela dit, les 300 personnes expulsées pourraient bien revenir dans le quartier pour se retrouver ensemble et dormir plus paisiblement qu’éparpillées dans la rue…
Quelques questions qu’on pouvait entendre du côté des personnes expulsées ce jour-là:
“¿Estas son las ayudas que nos están dando?” / « C’est ça les aides qu’ils nous donnent ? »
“¿Estamos en una pandemia, a dónde vamos a ir?” / « Nous sommes en pleine pandémie, où va-t-on aller ? »
[ Sources: Caracol | El Espectador | RCN.]