Plan de zonage, travaux de construction, procédures judiciaires.
Beaucoup de choses se sont passées au cours des six derniers mois. En avril, le propriétaire a entamé un procès pour nous expulser. Et en mai, la municipalité de Wassenaar a imposé une ordonnance administrative au propriétaire, Ronnie van de Putte, et à nous en tant que résidents. Avec cette ordonnance administrative, la municipalité veut faire pression sur le propriétaire pour qu’il effectue des travaux de construction, et sur nous pour que nous quittions les lieux sous prétexte que le plan de zonage de la Villa Ivicke n’est pas un « logement » mais un « bureau ».
En tant qu’habitant-es d’Ivicke, nous avons déposé un recours contre l’application du plan de zonage, l’audience était censée avoir lieu le 16 septembre. Cependant, l’affaire a été renvoyée devant le tribunal, ce qui a entraîné l’annulation de l’audience. Nous attendons maintenant une date pour cette audience. Dans l’ordonnance administrative, la municipalité a marqué le 19 novembre comme date de départ. Quoi qu’il en soit, il est déjà clair qu’il n’y aura pas de décision dans cette affaire avant cette date, mais cela ne signifie pas que la municipalité ne peut pas nous expulser. C’est pourquoi nous avons demandé à la municipalité de suspendre l’exécution de l’ordonnance administrative jusqu’à ce que le tribunal ait statué sur la légalité de cette exécution.
Le propriétaire a lui aussi introduit un recours contre l’ordonnance administrative. Il a tenté de se soustraire à son obligation d’effectuer des travaux de construction en engageant une action en justice contre la municipalité, qu’il a perdue. Malgré la décision du tribunal, il ne semblait pas qu’il allait commencer les travaux de construction, si bien que la municipalité a décidé de prendre le relais. Elle a même placé un grand panneau – très pratique – devant les feux de circulation de la Rust en Vreugdlaan pour montrer à tout le monde qu’elle s’occupe des travaux de rénovation d’Ivicke. Mais le propriétaire a ensuite mis son grain de sel dans le chantier et a commencé lui-même les réparations d’urgence, de manière inattendue.
Le 18 septembre, l’architecte du propriétaire a annoncé que les travaux commenceraient le 23. Ainsi, deux échafaudages ont été érigés autour d’Ivicke mercredi dernier – la municipalité n’a pas eu envie de mettre un terme à ses plans de restauration et a imposé un arrêt des travaux au propriétaire le jeudi 24. La justification était que le propriétaire n’avait pas de permis pour les travaux de construction. Curieusement, la municipalité a souligné à plusieurs reprises, lors du procès intenté par le propriétaire contre elle, qu’il n’avait pas besoin de permis pour les réparations [1]. Les échafaudages ont maintenant été démontés et la municipalité nous a informés que les travaux de construction allaient bientôt commencer.
En attendant, le procès que le propriétaire a intenté contre nous est toujours en cours. Nous avons récemment déposé notre réponse à la plainte, et nous attendons maintenant une date pour une audience dans cette affaire également. Toutefois, le principal argument du propriétaire, à savoir la plainte selon laquelle notre présence rend impossible la réalisation de travaux de restauration, semble avoir été invalidé par le fait qu’il a effectivement commencé les travaux.
Et au milieu de tout ce chaos, l’affirmation selon laquelle nous entravons les travaux, qu’il s’agisse d’ouvriers du bâtiment payés par le propriétaire ou la municipalité, est encore fréquemment évoquée. Dès que la municipalité a fait poser des plaques de bois sur l’escalier et a détaché un coin de la gouttière du toit, les médias ont immédiatement fait l’éloge [2], tandis que les réparations que nous effectuons continuellement ont été publiquement rejetées comme un « écran de fumée ». [3]
Ces derniers temps, les médias ainsi que les politiciens se sont retournés contre le propriétaire d’Ivicke. Le VVD a même posé des questions parlementaires sur les pratiques de Ronnie van de Putte [4]. Ils le considèrent comme le mounton noir parmi les sociétés cotées en bourse, alors qu’il fait partie d’un problème bien plus important. Le vide prolongé de bâtiments comme Ivicke n’est pas seulement le résultat de la spéculation des sociétés de Van de Putte, mais aussi de la politique néolibérale du logement. Le VVD lui-même porte une plus grande responsabilité dans la crise actuelle du logement que quelques spéculateurs opportunistes [5]. Dans une société où le droit de propriété l’emporte sur le droit au logement, nous continuerons à squatter pour lutter contre le vide, pour le logement et pour la possibilité de vivre ensemble comme nous le souhaitons. Car à quoi sert de restaurer un monument s’il doit rester vide ou être utilisé pour une énième entreprise sans âme ?
Villa Ivicke
Rust en Vreugdlaan 2
2243AS Wassenaar, Pays-Bas
ivickeautonoom [at] riseup [point] net
https://squ.at/r/64fv
https://huizeivicke.noblogs.org/
Des squats aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL/squated/squat
Des groupes (centres sociaux, collectifs, squats) aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/groups/country/NL
Des événements aux Pays-Bas: https://radar.squat.net/fr/events/country/NL
Villa Ivicke, le 30 septembre 2020 https://huizeivicke.noblogs.org/post/2020/09/30/verslag-april-tot-september-2020/
[1] https://www.wassenaar.nl/portal-wassenaar/nieuws_297/item/gemeente-neemt-zelf-maatregelen-voor-behoud-ivicke_22516.html
[2] https://www.omroepwest.nl/nieuws/4079019/Wassenaar-zelf-begonnen-met-herstellen-Huize-Ivicke-omdat-de-eigenaar-het-niet-doet
[3] http://www.dewassenaarsekrant.nl/archieflijst-edities/4679/
[4] https://www.tweedekamer.nl/kamerstukken/kamervragen/detail?id=2020Z17085&did=2020D37081
[5] https://www.tweedekamer.nl/kamerstukken/kamervragen/detail?id=2020Z17085&did=2020D37081