3h du matin, le 1er juin, à l’Assemblée Nationale. En pleine nuit, les députés ont voté l’augmentation des loyers, en toute discrétion. Visiblement ces élus sont plus motivés pour faire des cadeaux aux propriétaires immobiliers que pour limiter la précarité ou protéger l’environnement.
Il s’agissait de valider «la variation annuelle des indices locatifs à +3,5% jusqu’au premier trimestre de l’année 2024». En clair, l’augmentation des prix des loyers, y compris ceux des HLM. La très mal nommée loi «pouvoir d’achat» des macronistes, votée en juillet 2022 fixait la variation des indices à +3,5% jusqu’au 1er trimestre 2023 pour les baux commerciaux et au 2ème trimestre 2023 pour les baux d’habitation. En l’espace d’un an, les locataires verront donc leur loyer augmenter jusqu’à 7,1%.
Les macronistes prétendent que ce vote permet «d’encadrer» la hausse des loyers, alors même qu’ils autorisent les propriétaires à les augmenter plus vite que l’inflation. Et qu’il faudrait au contraire bloquer les prix pour limiter la crise du logement. Voire, avec un peu de volonté, réquisitionner les millions de logements vide de ce pays et attaquer les spéculateurs immobiliers qui font des profits colossaux.
Au Parlement cette nuit là, 259 voix pour et 93 contre. La loi était portée par Thomas Cazenave, député Renaissance. Elle a été votée à l’unisson par les macronistes et l’extrême droite. Le RN est toujours du côté des puissants et des possédants. Le député lepéniste Nicolas Meizonnet s’est même vanté sur Twitter : «Je défends les propriétaires de logement face aux élus de la NUPES !» On avait compris.
Fascistes et néolibéraux main dans la main au service des privilégiés. Comme toujours.
[Publié le 2 juin 2023 sur Contre-Attaque.]