[Centre Social Occupé « la chauve-souris » 62, rue chauve-souris 4000 Liège]
Hier (jeudi 9 septembre 2009) se tenait la dernière séance du procès en justice de paix engageant le centre social occupé « la chauve-souris » versus les propriétaires du lieu, à savoir l »asbl CIJIEL.
Une centaine de personnes se sont rassemblées vers 11h sur l’étroit trottoir de la rue Saint-Gilles pour apporter leur soutien aux occupantEs, descendus en masse à vélo du CSO. Ils ont accroché deux banderoles « Ils ne nous couperont pas les ailes » et « la chauve-souris doit vivre ». Des tracts ont été distribué aux passantEs et aux automobilistes. Une grosse délégation du DaL (Droit au Logement) était présente.
Vers 11h20, la petite foule s’est engouffrée dans l’annexe du palais de justice pour remplir la salle I, prévue ce matin pour cette seule audience.
L’avocat des proprios a débuté les plaidoiries en ajoutant une couche de social exagérée (la précarité, la difficulté de se loger, snif) ce qui est un revirement à 90° par rapport à leur stratégie de départ. « Mais après an, qu’ont fait ces occupants pour retrouver un logement? rien. J’entends que ça ricane dans la salle, mais cette histoire est très sérieuse! D’accord, ils entretiennent le lieu, enfin si on peut qualifier les graffitis d’entretien. On ne peut pas nier les droits des locataires, mais il ne faut pas exagérer non plus, ici il s’agit d’une occupation par voie de fait, revendiquée dans les communiqués du collectif, et cela a assez duré. Les propriétaires ont aussi des droits. » Ou encore « nous avons besoin de cet espace pour le détruire et faire un nouveau projet pour les handicapés ».
Maitre Maglioni, avocat de la seule personne domiciliée sur le lieu, mais s’exprimant de temps à autre pour le collectif répond: « On ne peut pas nier ce qui a été fait en un an, pour le plus grand plaisir des habitants du quartier qui ont vu un chancre disparaître. C’est un véritable centre social avec une multitude de projets, magasin gratuit, cinéclub, concert, etc. Et que fait mon client pendant un an? Ben oui il attend, il attend des réponses sur les pratiques inqualifiables de la partie adverse. Pendant un an, il a cherché des compromis avec les propriétaires qui pour seules réponses, l’ont attaqué en justice et envoyé les bulldozers pour le déloger ». Nous avons toujours dit que nous partirions quand l’asbl aura un projet concret. Ici, il n’y a rien, juste l’envie de détruire le bâtiment pour expulser les occupants. En droit ça porte un nom; l’abus de droit.
L’enjeu réaliste, c’est le nombre de mois que le juge va accorder aux occupantEs pour déménager. A moins d’un coup de théâtre inespéré, le juge devra trancher entre les quelques semaines avant expulsion demandé par les proprios et les 6 mois demander par l’avocat du collectif.
Les supporters de la chauve-souris ont quitté la salle dans le calme, ce qui a étonné le juge, qui les a remercié pour le calme affiché tout au long de l’audience. Le calme avant la tempête?
Verdict le 8 octobre.