17 nov. 2009
Entre 200 et 300 personnes se sont déplacées pour participer à la manifestation « pour la liberté d’occuper des batiments vides, pour les squats et les centres sociaux ». Cette action, organisée par des individus de la Chauve-Souris, entendait répondre au jugement concernant le CSO et ses occupantEs – sommés de partir pour le 10 décembre au plus tard. Des négociations sont en cours avec la ville pour débloquer la situation.
Photos:
http://www.cemab.be/news/2009/11/7936.php
http://www.cemab.be/news/2009/11/7961.php
Situation CSO:
http://liege.indymedia.org/article/show/id/1244
Site CSO:
http://www.chauvesouris.collectifs.net/
[Communiqué]
Au mois d’octobre 2008, nous, le collectif ChauveSouris, avons investi le bâtiment, inoccupé depuis 2005, situé 62 rue Chauve-souris. Nous y avons développé de nombreuses activités: magasin gratuit, infothèque, jardin collectif, concerts, projections de films, pièces de théâtre, séances de slam, ateliers de danse, etc. Cet espace nous a servi pour organiser des débats, des moments de réflexion, des activités politiques. C’est aussi un lieu d’habitation et d’hébergement, une quinzaine de personnes ont vécu quelques mois ici, des dizaines de voyageurs d’Europe et d’ailleurs sont passés une nuit ou plusieurs. S’il nous a fallu un peu de temps pour rencontrer nos voisins et parfois lever certains préjugés, nous avons fini par développer des relations cordiales et solidaires dans le quartier. Tous ces projets, nous les avons mené dans une optique anticapitaliste, en remettant en cause l’argent-roi et en essayant que chacun-e puis s’y sentir à l’aise et libre dans ses différences.
Après un peu plus d’un an, nous pouvons dire que, si la collectivité n’a pas toujours été facile, si des conflits ont parfois eu lieu, nous avons réalisés un certain nombre de nos envies et nous l’avons fait de manière autonome, en décidant nous-mêmes de notre fonctionnement et sans l’aide des autorités. Nous avons transformé un lieu mort en lieu vivant et ce lieu nous a lui-aussi rendu plus vivants. Cette vie est nôtre et nous ne l’abandonnerons pas.
Lors de notre première nuit ici, la directrice de l’ASBL propriétaire – le CJL – nous avait crié qu’elle préférait raser le bâtiment que nous le laisser. Muni d’un permis de démolition, les dirigeants du CJL nous ont attaqué en justice en janvier, avant de nous attaquer – au sens propre du terme – à la pelleteuse en mars. Il y a deux semaines, le juge chargé de l’affaire a délivré un ordre d’expulsion pour le 10 décembre, aux portes de l’hiver.
Lors du procès, notre avocat avait plaidé l’abus de droit. C’est un fait que les dirigeants du CJL n’ont aucun projet à court terme pour notre lieu et que leurs finances ne leur permettent pas d’en envisager un prochainement. Ces personnes veulent détruire « leur propriété » parce que nous l’occupons, et ensuite laisser un terrain en friche, pour combien d’années?
Aujourd’hui, nous devrions abandonner notre lieu et tous les résultats de notre travail d’un an. Nous n’avons plus rien à attendre de la justice qui a évidemment fait primer le droit à la propriété sur le droit au logement et sur le droit à la vie. Il reste les autorités communales que nous avons contacté depuis plusieurs mois et qui doivent se positionner dans le conflit qui nous oppose au CJL, qui doivent se positionner par rapport à la vie dans le quartier du Laveu. Depuis le début, nous sommes prêts à quitter notre lieu quand le CJL aura un projet à mettre en oeuvre, mais nous n’avons jamais pu discuter avec les propriétaires. Les autorités communales elles ont le pouvoir de se faire entendre et d’essayer d’avancer des pistes dans ce conflit ouvert.
Le 14 novembre à 17h, nous avons organisé une manifestation à partir de la place Saint Léonard, pour la liberté d’occuper des lieux abandonnés et contre la répression des alternatives. Nous organisions aussi cette manifestation parce que les expulsions ou les tentatives n’ont pas manqué ces derniers mois en Belgique: du Noodzak à Gand en passant par les occupations des sans-papiers bruxellois et la forêt de Lappersfort près de Bruges jusqu’à l’occupation de la place Morichar, celles et ceux qui refusent de se soumettre aux règles du jeu capitaliste et essayent de s’organiser sont comme toujours confrontés à la répression. A Liège aussi nous ne sommes pas seuls, les sans-papiers occupant la gare de Bressoux sont également sous la menace d’une expulsion fin décembre.
https://liege.indymedia.org/article/show/id/1244