Limoges : Intervention du DéDAL

  Limoges : Intervention du DéDAL


Mardi soir [3 juin 2003], les miltants du collectif DéDAL (défense du droit au logement) se sont invités au conseil municipal de Limoges.

Le squat du 21 boulevard de la Corderie ouvert le 26 avril 2002, est aujourd’hui menacé d’expulsion. La mairie (propriétaire du lieu) nous a indiqué son intention de vider les lieux dès le relogement de la dernière famille (2 à 3 semaines). Il reste encore une dizaine d’habitants. Rappel du projet municipal pour l’immeuble : démolition puis construction (dans 3 ans) d’un immeuble pour locataires aisés. C’est pourquoi nous nous sommes introduits au conseil municipal. Au bon moment puisque les adjoints (mairie de majorité gauche monolithique format « pluriel ») faisaient de grandes déclarations sur l’actualité sociale. A notre tour nous sommes intervenus sur une actualité sociale qu’ils se gardent bien d’évoquer : la question du logement (cf texte en bas).

L’effet de surprise nous permit d’ailleurs de ne pas être interrompus. Pendant la prise de parole, une banderole fut accrochée sur un mur de la salle et des tracts distribués aux journalistes présents ainsi qu’au public. Bon relais médiatique, la presse écrite locale en a fait un compte-rendu fidèle et non hostile.

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Droit au logement, un toit pour tous !

Parce que le droit au logement est fondamental et que nul ne peut en être privé, quels que soient sa condition, son statut, sa «catégorie » administrative ;

Parce que le marché de l’immobilier entretient une montée artificielle des loyers ; que l’interdiction de travailler imposée aux étrangers et l’absence de revenu des jeunes de moins de 25 ans (entre autres) les privent de la possibilité de se loger correctement ;

Parce qu’à Limoges, comme ailleurs, on dénombre toujours quantité de sans logis et de mal logés ; que l’inégal accès au logement existe été comme hiver ; que les rares solutions d’hébergement n’ont qu’un aspect temporaire et confinent leurs bénéficiaires dans la précarité et l’inconfort (manque de places, horaires inadaptés, ouvertures temporaires, etc.) ; que la saison estivale est d’ailleurs une saison noire pour les sans-abris avec la fermeture notamment d’un centre d’hébergement.

Parce que, constatant cela, nous avons occupé le 26 avril 2002, l’immeuble du 21 boulevard de la Corderie, patrimoine privé de la municipalité ; que la mairie, plutôt que de choisir la solution du relogement s’est contentée de la procédure d’expulsion ; que les tractations entre la préfecture et la mairie n’ont abouti à ce jour qu’au relogement d’une famille ;

Parce que nous sommes privé d’électricité par la volonté de la mairie ; que le jardin s’est vu démolir en toute illégalité sur ordre de la mairie ; qu ‘en plus de subir l’agression quotidienne de la précarité du logement et de la précarité sociale, nous ne pouvons même pas avoir le confort minimum de vie et d’hygiène que procure l’électricité. que nous aurions si la mairie avait donné son accord à EDF ; que la mairie joue le pourrissement de la situation ;

Parce que rien n’est inéluctable ; qu’il s’agit là d’une lutte que nous avons entreprise et dont nous savons à quel point elle est légitime ; que confrontés à la surdité administrative (mairie, préfecture) et face au refus obstiné du propriétaire d’étudier des solutions qui soient acceptables pour tous les habitants du 21 boulevard de la Corderie ;

Nous sommes bien décidés à ne rien lâcher tant que tous ne seront pas relogés dans des conditions acceptables. Tous, cela ne concerne pas que le 21 boulevard de la Corderie, mais tous les autres immeubles menacés d’ expulsions.

Solidarité avec les sans logis ! Droit au logement pour tous ! relogement de tous les expulsés !

Le collectif DéDAL


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