Nous occupons depuis maintenant 15 jours, l’ancienne Maison des Etudiants, à la fac de Toulouse-le-Mirail.
« Devant le refus des occupants de quitter les lieux, nous avons pris la décision de présenter en référé au tribunal administratif une demande d’expulsion. »
L’équipe de direction
On vous parle d’ici. On pourrait le faire d’ailleurs.
On aurait pu le faire avant. On le fait maintenant.
Ce qui est certain, c’est qu’on n’aurait pas pu le faire autrement qu’en rupture avec ce que ses propriétaires projetaient de faire de leur Maison Des Etudiants.
Nous voir monter une association, leur soumettre un projet.
Aller en cours pour continuer à être un étudiant.
On emmerde l’Etudiant.
Ne faire lexpérience de la chaleur humaine que dans un métro bondé; ne penser le partage quau moment où il nous manque une pièce pour un café; ne prendre ses repas en commun que dans un réfectoire, muni de son petit plateau individualisé.
Nenvisager la lutte que sous la forme dun mouvement étudiant.
Nous désertons cette existence séquencée par des dispositifs dont la fonction est que rien ne se passe.
Nous habitons une faille où nous mettons en commun des colères et des joies, des pratiques et des désirs.
Les complicités que nous expérimentons ouvrent les possibles dune existence politique.
En dehors et contre léconomie.
Joindre le geste à la parole pour agrandir la brèche.
Parce que nous ne voulons pas contribuer à rendre ce monde meilleur en le critiquant.
Le Nous qui habite ce lieu appelle au partage.
Le Commun dont nous parlons appelle à la rencontre.
Les occupants