Zürich: sérieux dangers pour tous les espaces squattés, et menace d’expulsion de ‘EXIL’ en particulier

  Zürich: sérieux dangers pour tous les espaces squattés, et menace d’expulsion de ‘EXIL’ en particulier


EXIL est l’un des derniers grands squats d’activités à Zürich, composé d’un espace d’activité hébergeant notamment une salle de concert ainsi qu’un atelier de sérigraphie, d’une maison d’habitation, ainsi que d’un « wagenburg » (camp de roulottes et camions), au sein desquels vivent quelques 30 personnes. Le lieu est occupé depuis deux ans, et propose une programmation régulière d’activités depuis.

Il y a tout juste deux semaines, les occupant-e-s d’EXIL ont appris qu’ils et elles en seraient en expulsé-e-s le 29 septembre 2004. Le propriétaire n’est autre qu’Andreas Eberle, grand propriétaire et speculateur suisse, qui s’est maintes fois fait remarquer pour son zèle à expulser les maisons occupées (le squat Egocity, expulsé et rasé début janvier 2004, lui appartenait) et ses magouilles financières (il a du par deux fois se présenter devant le juge, pour ne pas avoir payé ses ouvriers, et pour avoir détourné plus de 100 000 francs de l’état suisse, destinés à la transformation d’une maison en logement social).

Mais au delà du risque immédiat de voir un espace autogéré disparaître, c’est la possibilité même d’inscrire des projets d’occupation de maisons abandonnées dans la durée qui se voit aujourd’hui menacée. Jusqu’à présent, il fallait à un propriétaire un projet concrêt de reconstruction de son bâtiment pour pouvoir en expulser les occupant-e-s. Il lui fallait alors réunir permis de construire *et* permis de démolir pour que la police entre en scene. Mais une subtile modification de la loi, survenue récemment, ouvre la porte à l’expulsion systématique des maisons occupées: le propriétaire n’a désormais besoin que d’un permis de démolir pour expulser (disponible dans de brefs délais), sans forcément de projet à l’appuis.

EXIL est le premier espace a être directement victime de cette modification légale, son propriétaire n’ayant aucun projet de construction sur le terrain. Sa défense mobilise donc, au delà de l’habituelle solidarité intersquat, nombre de squatteurs et squatteuses concerné-e-s par cette nouvelle mesure. Diverses actions ont déjà eu lieu pour soutenir le squat, parmis lesquelles divers slogans de soutien peints à la bombe et collages sur les murs de Zürich, ainsi qu’une déambulation à vélo à travers la ville le 20 septembre dernier. Rendez-vous était donné ce samedi 25 à 20h, pour une large manifestation contre l’expulsion d’EXIL, dans la constitution plus générale d’un rapport de force visant à empêcher la destruction de tous les espaces autogérés squattés, dans une ville ou l’occupation de maisons abandonnées est de plus en plus difficile.

darkveggy <darkveggy [at] squat [point] net>


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