Lundi 23 juin, jour du match Brésil-Cameroun, environ 600 personnes ont occupé un terrain appartenant au gouvernement situé à Contagem, en périphérie de Belo Horizonte. L’occupation a été baptisée “Padrão Fifa” (“Qualité Fifa”), reprenant une expression ironique utilisée par les manifestant-e-s brésilien-ne-s pour faire allusion au décalage entre l’argent investi dans les stades de la Coupe du Monde et la précarité des services publics du pays – et notamment le logement. « Nous voulons montrer qu’au pays de la Coupe du Monde, il n’y a pas de quoi se loger » affirment les occupant-e-s.
« Nous avons occupé aujourd’hui, précisément le jour où le Brésil joue un match de la Coupe du Monde, un terrain abandonné dans la ville de Contagem. C’était un terrain vague appartenant au gouvernement fédéral qui, malgré une fausse propagande, n’offre rien aux familles sans logement de ce pays, et préfère dépenser de l’argent dans la construction et la rénovation de stades plutôt que de faire des investissement nécessaires en matière de logement, santé et éducation ». Une partie des occupant-e-s sont issu-e-s de l’occupation William Rosa, située non loin de là. Cette dernière compte près de 1200 familles qui occupent un terrain depuis bientôt un an au cours duquel elles ont dû affronter la police à plusieurs reprises afin d’empêcher des tentatives d’expulsion. La Police fédérale ainsi que la Police militaire rôdent régulièrement autour du nouveau campement et les occupant-e-s dénoncent des tentatives d’intimidation.
Les deux terrains occupés dépendent en réalité du CEASA, Centre d’Approvisionnement qui centralise et redistribue la production agricole pour toute la ville de Belo Horizonte (équivalent de Rungis pour la ville de Paris). Au cours de cette même semaine, les employé-e-s du CEASA se sont mis-es en grève pour de meilleures conditions de travail et ont bloqué l’entrée du Centre, empêchant l’entrée des camions venant livrer les produits.