Dijon: Incendie aux Tanneries et menace d’expulsion

Lundi 19 juin 2000 – 00:18

Avant-hier (17/06/00), l’espace autogéré des Tanneries a partiellement été détruit par un incendie manifestement criminel. Vous trouverez plus bas le communiqué de presse envoyé avant-hier aux médias locaux en guise d’explication. La partie “publique” des Tanneries ayant été totalement épargnée par les flammes, nous entendons nous mobiliser pour la garder et y continuer des activités. La mairie n’ayant jamais vu d’un bon oeil notre présence dans les lieux, elle n’a pu que se réjouir de ce qui est arrivé, et essaie dors et déjà d’utiliser ce prétexte pour nous expulser de la partie intacte que nous occupons toujours. La mairie nous a demandé de quitter les lieux hier soir (18/06/00) à 20h en prétextant que ni la grande salle de spectacle ni le couloir extérieur n’était fiables au niveau de la sécurité, ce qui est totalement faux (les fondations des différents bâtiments n’étant pas les mêmes). Voyant ça comme une tentative d’expulsion sournoise, nous avons refusé de quitter les lieux, contacté un maximum de gens et les médias, et appelons tou-te-s ceux et celles qui le pourraient à nous y rejoindre (L’espace autogéré des Tanneries, 15 bld de Chicago, Dijon), pour empêcher notre expulsion. Nous attendons par ailleurs le passage d’une commission de sécurité, seule habilitée à rendre un avis définitif sur l’état des lieux (par rapport aux normes de sécurité en vigueur).


Quoi qu’il en soit, nous avons quelques raisons de croire à une expulsion le matin du lundi 19/06/00, ou du moins dans les jours à venir. Si vous souhaitez venir, voici quelques contacts téléphoniques (svp, limitez les appels) : 06-10384311 / 06-11297406 / 06-63117521.

Ci-dessous, le communiqué de presse envoyé le 17/06/00 aux médias locaux

Incendie criminel à l’Espace autogéré des Tanneries

Dans la nuit du 16 au 17 juin, vers 2 heures du matin, un incendie s’est déclaré à l’Espace autogéré des Tanneries, dans la partie privée du bâtiment détruisant celle-ci presque en totalité. Les Sapeurs pompiers sont intervenus mais n’ont réussi à maîtriser le feu qu’au bout de 3 heures. Suite à cet incendie, nous souhaitons clarifier les circonstances du sinistre. L’incendie se déroulant le soir d’un concert, l’évacuation du public (environ 300 personnes) s’est effectuée sans problème et dans le calme, et ce grâce aux conditions de sécurité mises en place par l’association. Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que le lieu comporte deux parties distinctes : une partie privée réservée aux habitants et habitantes du lieu, et une partie publique, accessible lors des activités et spectacles organisés par l’association ‘Les Tanneries’.

D’autre part, tout nous porte à croire qu’il s’agit là d’un incendie criminel. En effet, le feu s’est déclaré dans une chambre fermée à clef et vide de présence et aucun autre facteur ne semble pouvoir en être la cause, Elle n’a donc pu s’enflammer vraisemblablement qu’à cause d’un projectile incandescent venant de l’extérieur, la pièce ayant une fenêtre donnant sur le boulevard de Chicago.

De plus, le sinistre fait suite à une série d’agressions incendiaires inexpliquées survenues dans les quatre derniers mois à l’Espace autogéré des Tanneries. Elles ont été à chaque fois maîtrisées :

Le 27 février, une des portes d’entrée, aspergée d’essence, a pris feu.

Le 21 mars, une camionnette stationnant devant les Tanneries a été intentionnellement incendiée (l’expertise a révélé qu’un coktail molotov avait été lancé à l’intérieur du véhicule). Le 22 avril, un amas d’objets encombrants sur le trottoir a lui aussi pris feu, après avoir été imprégné d’essence.

L’incendie de la nuit dernière n’a malheureusement pas pu être maîtrisé de la même façon. Bien que l’importance des dégâts soit dramatique pour les habitants et habitantes, il est bien sûr primordial pour l’association qu’il n’y ait pas eu de victimes physiques.

Quant à la partie publique entièrement épargnée par les flammes, l’association compte y poursuivre ses activités, d’autant plus qu’elle y a investi plusieurs milliers de francs ses derniers mois afin de parfaire la mise aux normes du bâtiment.

En conséquence, nous entendons ne pas nous laisser abattre par cette catastrophe. Depuis novembre 1998, ce lieu de vie et d’activités sans profit ni subvention, riche de manifestations, d’initiatives et d’ateliers divers a su créer une réelle dynamique engageant un grand nombre d’individus. Mettre en place un tel lieu a nécessité un investissement humain et financier conséquent. Aussi, pour tant de raisons entendons-nous continuer à vivre nos idées et à développer ce projet dont toutes les manifestations de ces deux dernières années n’ont fait que prouver la raison d’être.