Toulouse: Le Clandé is not dead… d’autres squats subissent la répression

Le jeudi 26 octobre 2006,le Clandé a été policièrement expulsé le matin puis sauvagement réoccupé le soir. Depuis, ça tient, les activités continuent, la solidarité effective.

Voici un texte en provenance du Clandé, il revient sur l’histoire du Clandé et sur son actualité…


Expulsion et réoccupation du Clandé à Toulouse

Historique du lieu

En 1996, une ancienne maison de passe située au centre de Toulouse est occupée dans le but d’en faire un lieu de lutte et d’habitation. L’ancien May Flower est rebaptisé et devient Le Clandé. Il s’y tient des réunions, des débats, diverses activités. L’ancien bar est propice à des concerts de soutien, des discussions populaires, des bals, des projections de films…

Feu la propriétaire avait légué le lieu à la Ligue contre le cancer tout en laissant le fond de commerce à l’ancien tenancier. Au moment de l’ouverture il y avait une bataille juridique autour de la propriété de l’établissement. Le lieu était vide depuis déjà 15 ans. Dans les années qui suivirent, un bail précaire a été signé par la Ligue à l’association du Clandé. Puis, aux alentours de 2000, la Ligue a voulu récupéré le lieu pour le revendre. S’en est suivi un nouveau procès où nous avons été décrétés expulsables à tout moment.
La vie du lieu a continué. Mêlant toujours habitat et activités surtout politiques mais aussi « culturelles ».

L’expulsion, la réoccupation

Le jeudi 26 octobre 2006, la police a investi le bâtiment vers 9h30, évidemment dans la surprise générale. Les réseaux ont bien fonctionné, à 10h les flics ont chargé les quelques dizaines de personnes regroupées devant la porte. A 11h une bonne centaine de personnes faisaient des barricades, barraient le boulevard adjacent. Les SDF qui avaient prévu depuis longtemps une manif, nous ont rejoint. Jusqu’aux alentours de 15h30, le boulevard a été barré puis les forces de l’ordre on assez mollement repoussé tout le monde.
A l’AG de 18 h nous étions entre deux et trois cent personnes. Une heure plus tard nous sommes partis en manif. Il nous a été facile de récupérer le lieu, pas l’ombre d’un flic, la serrure n’avait pas été changée.
Il y avait un seul vigile qui est parti sans difficultés. Les grandes poubelles ont permis de faire des barricades de manière à bloquer les deux rues adjacentes. Quelques cars de police se sont mis en position et sont partis deux heures plus tard.

Le vendredi 27 oct., 200 personnes sont venues le soir. On a maintenu les concerts prévus.

Le samedi 28, après midi, il y a eu une manifestation assez importante, entre 300 et 500 personnes. Nous avons fait les rues commerçantes du centre ville. C’était une manif très bruyante. On utilise des plaques offset ça fait un barouf d’enfer.

Le dimanche, on a fait une cantine, beaucoup de monde est passé. Sur un grand marché des chorales « révolutionnaires » ont poussé la chansonnette.

Aujourd’hui [lundi] tout va bien nous sommes toujours là. Nous avons programmé une manif samedi 4 novembre puis une autre samedi 18 novembre, les deux à 16h place Arnaud bernard.

Tous les matins il y a un petit déjeuner à partir de 6h.

Pour le soutien en dehors de la ville :
Il y a des bureaux de la Ligue contre le cancer dans toutes les villes.
Nous avons besoin de fric.

Bon alors gros bisous et à bientôt.


Autre récit de ces derniers jours

Des photos de l’expulsion de jeudi

Le programme du Clandé prévu d’ici fin novembre 2006


D’autres squats ont subi ces temps-ci à Toulouse la répression policière:

Opac m’a tuer
Les squats Sam suffit de la Roseraie ont été rasés

Quelle fut notre surprise lorsque, de retour de la manif contre les expulsions, d’apprendre à la lecture (arg j’avoue, j’ai posé mes yeux sur cette feuille de choux infame) de notre quotidien régionnal (la déprime du midi, élue citoyen relai de l’année par le label « squat toulousain ») d’y découvrir que nous avions jouer de stratégie bien involontairement. En effet, d’après le journaliste, des effectifs manquaient pour botter les fesses de la horde de Sdf déferlant rue de Quéven, puisqu’ils intervenaient sur une maison insalubre de la Roseraie qu’ils ont rasé dans la foulée. Mais ils n’ont trouvé personne, on avait déjà déménagé. Mais il n’empêche que pendant que nous étions sur les barricades, défendant vaillamment le Clandé contre les services de police, agents des promoteurs sans coeur, l’OPAC (27 rue Roquelaine) et son huissier Xavier Coullaud (1 rue Delpêche), sournoisement, en profitaient pour raser nos squatts et ça, c’est vraiment perfide et bas.

2 expulsions, 2000 occupations ! !

Un ex habitant de Soupetard
(mis en ligne le samedi 28 octobre 2006)


Ils veulent emmurer les squatteurs vivants !

Enfin je ne veux pas dire qu’il faut les fusiller avant, mais les promoteurs sont de plus en plus oufs ou bien c’est d’être chatelin qui vrille le cerveau. Les squatteurs du Chateau (pas loin du Clandé) ont vu arriver trois ouvriers ; ils voulaient murer portes et fenêtres au ciporex (béton cellulaire), matériaux très chers et très fragiles. Les ouvriers ont pu se mettre en chômage technique très rapidement.

3 expulsions, 3000 occupations !

AuteurE: Alamasse !
(mis en ligne le samedi 28 octobre 2006)


Pendant ce temps-là:

Pavés contre un commissariat de Toulouse / 1 an ferme

Un jeune homme de 21 ans a été condamné vendredi à un an d’emprisonnement ferme par le tribunal correctionnel de Toulouse pour avoir lancé dans la nuit du 25 au 26 octobre deux pavés sur le commissariat de police de Bellefontaine à Toulouse.


La lutte continue !

[squat!net]