Le 14 novembre 2009 s’est déroulée une manifestation antifasciste en soutien au KTS. Cette manifestation a été attaquée violemment par la police. Retour sur les raisons de la mobilisation et la répression qui a suivi.
Dans la nuit du 9 septembre, des militants nazis ont lancé des engins incendiaires contre le KTS. L’attaque, qui n’a fait aucune victime, a pourtant provoqué des dégâts matériels non négligeables. Cette attaque faisait suite à de nombreuses provocations et tentatives d’intimidation de la part de militants d’extrême-droite.
Les nazillons s’agitent
Au mois de mars 2009 des militants dextrême-droite avaient tenté de prendre des photos de militants en marge dune manifestation autonome. Des tentatives similaires avaient suivi notamment autour du KTS. Trop faible à Freiburg, et trop peu organisée, la mouvance nazie en est réduite à des actions isolées qui pour autant restent dangereuses. Au mois de mai lors dune manifestation après lexpulsion dune maison occupée, des nazis étaient apparus aux abords de celle-ci et avaient tenté dattaquer le cortège. Un deux avait même sorti un couteau. Grâce à la détermination du cortège, cette attaque fut un échec.
Les antifascistes déjouent un attentat
Face aux activités des nazis, les antifascistes ont multiplié les actions contre des militants nazis à Freiburg, en rendant publics leurs noms, lieux de résidence, lieux de travail afin de les déstabiliser.
Mais cest laffaire du «poseur de bombe» qui rencontra un vif écho dans la presse, même au niveau national. Fin août, lAutonome Antifa a rendu public via un communiqué de presse le résultat de son travail dinvestigation concernant Thomas Baumann. Il y apparaissait clairement que ce responsable de la JN (organisation de jeunesse du NPD) de Lörrach, également membre dune unité délite de larmée allemande, avait réuni les matériaux nécessaires pour confectionner une bombe et quil était sur le point de passer à laction. Consciencieux, il avait déjà dressé une liste de cibles dont le KTS faisait partie. Le même jour les informations sont également parvenues anonymement à la police qui procéda rapidement à larrestation du militant nazi. La police tomba lors de la perquisition sur un véritable petit arsenal. La presse quant à elle sinterrogea sur le fait que des militants antifascistes soient mieux informés que la police et ses services de renseignements pourtant si zélés à surveiller lextrême-gauche…
Lattaque contre le KTS un mois après ce coup déclat des antifascistes est très certainement une vengeance de la part de militants nazis faisant partie de lentourage de Thomas Baumann. Précisons aussi que lAutonome Antifa na jamais cru que Baumann agissait seul contrairement à la théorie de la police.
Contre le fascisme et pour les centres autonomes
Les antifascistes radicaux avaient appelé à manifester le 14 novembre contre lextrême-droite. Par la même occasion ils voulaient envoyer un signe clair à la ville ; arrêtez de harceler les militants du KTS ! En effet, à la suite de manifestations non-déposées qui sétaient déroulées durant les mois précédents, certains militants du centre autonome avaient été jugés par les autorités comme légalement responsables de celles-ci. Cela sétait traduit par des poursuites en justice. Cette fois encore, la manifestation ne fut pas déposée. Des rencontres ont pourtant eu lieu entre les organisateurs de la manifestation et les autorités, mais celles-ci ont échoué.
Répression et fichage
Le samedi 14 novembre, environ 700 personnes se sont rassemblées pour manifester au centre-ville. Mais la police était présente en force, bien décidée à empêcher que le cortège ne se mette en route. Ce dernier a dailleurs été rapidement cerné de tous côtés par la police anti-émeute. Durant quasiment deux heures, manifestants et policiers vont se faire face. Pendant ce temps la police a ramené des renforts et les unités cagoulées ont fait leur apparition. La tête de cortège, quant à elle, a tenté sans succès de passer en force pour ouvrir la route.
La police a ensuite isolé la tête de cortège, environ 300 personnes. Après de violents matraquages et de nombreuses arrestations, les forces de lordre, qui avaient encerclé tout ce qui restait de la «manifestation», ont fait sortir un par un les militants. Toute une rue était bloquée par des fourgons de police qui avaient mis en place des mini-bureaux et de léclairage afin dentamer une opération de fichage à grande échelle.
Fichage des militants
Cest ainsi quaccompagné, par deux policiers en tenue anti-émeute cagoulés, on passait les différentes étapes, méthodiquement. Fouille, contrôle didentité et photo avec un numéro collé sur la poitrine. Les derniers sortiront de la nasse vers 20 heures. En tout et pour tout il y aura eu plus dune dizaine de blessés, une quarantaine darrestations ainsi que le fichage systématique et méthodique de quelques 300 personnes.
Olynx – groupe de Strasbourg de la FA, 19 novembre 2009