Rendez-nous la Ville! Le Squat du 22 « Le Garage » : de l’expulsion des premiers habitants aux nouvelles propositions
Bref rappel des faits par les anciens occupants: D’un côté, un immeuble laissé vide par une mairie occupée à de bien vastes projets : nous sauver la vie dans un monde où la promesse de rouler en voitures électriques et de travailler dans un petit coin de verdure sous véranda remplacera tout espoir de flanquer la correction qui s’impose à ceux qui nous pourrissent la vie. De l’autre côté, certainement pas un groupe de marginaux qui ne pensent rien comme tout le monde, mais la pensée la plus commune poussée jusqu’au bout : marre de faire sa vie avec ceux qui nous la confisquent. C’est avec des amis, des gens qui espèrent encore et qui ne veulent pas nous exploiter ou nous représenter dans des administrations faites pour nous broyer que nous voulons nous poser les bonnes questions : Comment partager notre sort et nos préoccupations? Quelle forme de solidarité ? Etc. Il nous fallait un lieu pour que tout ce monde-là se rencontre et construise une façon d’être ensemble qui balaye définitivement celle qui nous est imposée. Décréter qu’un lieu vide n’appartient à personne pour le remettre à l’usage commun et à l’intelligence collective. Verdict du tribunal suite à la demande d’expulsion formulée par la mairie et l’EPFN (Etablissement Public Foncier de Normandie) : expulsable dès maintenant. Mais le lieu reste vide. Il inspire maintenant d’autres personnes et d’autres envies. Une nouvelle stratégie pour le garder et le partager.
Laissons la parole à ses nouveaux occupants… Nos premières initiatives furent de mettre en lumière la diversité culturelle de la ville en organisant une exposition collective et une soirée concerts rassemblant différents genres musicaux. Si un premier bilan peut être tiré, les évènements culturels accumulés au Squat Le Garage ont attirés toujours plus de participants et d’adhésion. Pour preuve, une pétition fût signée par environ 300 personnes lors de la dernière soirée du vendredi 13 avril pour la sauvegarde du lieu.
A l’époque de la reconversion des quartiers industriels situés en lisière des centres-villes, divers projets urbains récents montrent que la symbolique du squat d’artistes ou du lieu « alternatif » permet de retourner le « stigmate » de la friche industrielle en atout. A Amiens, après plusieurs mois de lutte, La Briqueterie, un espace d’expression artistique et culturelle programmant des expositions, des projections, des concerts, des débats, des rencontres a réussi à tenir grâce au soutien de la population et d’associations. Nous inspirant de ce genre d’initiative, un lieu comme celui-ci dans la ville de Rouen, déjà en cours de constitution avec l’expérience du Garage dans le Quartier Pasteur, pourrait être le ciment pour construire du lien entre artistes et habitants.
Lieu d’expression, en faisant participer les associations et les habitants, le Garage est un aussi un outil pour lutter contre les exclusions culturelles et sociales qui ne font qu’augmenter.
Utopie, Récit, Lutte, Egalité… des passerelles sont lancées… Des Squats aux Places… C’est lePrintemps… Ici et Maintenant !
Rendez-vous pour un Repas-Concert le Vendredi 11 MAI à 19h au 22 rue Duguay-Trouin pour rassembler toutes les idées qui ont vu le jour, pour s’organiser et pour continuer!
Contact : lhabite_asociale [at] boum [point] org
La Rue Meurt http://laruemeurt.wordpress.com/