Le 3 mai dernier, s’est tenue à Phnom Penh une manifestation d’une centaine de villageois-es expulsé-e-s qui exigeaient des terrains. Ce jour-là, au moins cinq manifestantes ont été blessées par la police alors que la manif se dirigeait vers les bureaux locaux de la Banque mondiale et de l’Union européenne.
Les manifestant-e-s venaient pratiquement tou-te-s du quartier de Boueng Kak, que le gouvernement cambodgien souhaite laisser à une entreprise chinoise en vue d’y construire un complexe commercial avec des hotels, bureaux et logements de haut standing.
Le 16 mai, une adolescente de 14 ans a été tuée par la police (une balle dans l’estomac) lors d’affrontements opposant des villageois-es exproprié-e-s aux forces de l’ordre, dans la province de Kratie.
Cela arrive moins de trois semaines après la mort du militant environnementaliste Chut Wutty, abattu par un gendarme alors qu’il enquêtait sur des opérations de déforestation au Cambodge.
Les gendarmes, appuyés par un hélicoptère, ont semble-t-il ouvert le feu quand un millier de villageois-es en colère ont tenté de récupérer leurs terres accaparées par une société ayant obtenu une concession pour y planter des hévéas.
Selon la Ligue cambodgienne pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (Licadho), c’est la septième fois en sept mois que les autorités tirent sur des civils désarmés dans des conflits fonciers au Cambodge.